Les délégations ukrainienne et russe se sont rencontrées à Istanbul ce vendredi marquant les premiers pourparlers de paix directs depuis mars 2022. Cette rencontre, tenue sous l’égide du ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, a duré environ une heure et quarante minutes. Si elle n’a débouché sur aucun accord de cessez-le-feu, elle a tout de même permis de relancer une dynamique diplomatique.

« Il est crucial qu’un cessez-le-feu soit instauré au plus vite », a déclaré Hakan Fidan, qui espère que ces pourparlers poseront les bases d’une rencontre entre les présidents ukrainien et russe.

Kiev accuse Moscou de sabotage diplomatique

Malgré ce retour au dialogue, les tensions restent vives. Selon des responsables ukrainiens cités par l’AFP, la Russie aurait formulé des exigences « inacceptables », réclamant notamment le retrait des forces ukrainiennes de territoires qu’elles contrôlent actuellement. Pour Kiev, ces demandes visent à faire dérailler les négociations et à gagner du temps.

Andriy Yermak, chef de l’administration présidentielle ukrainienne, a fermement rejeté les tentatives russes de relier ces discussions à celles de 2022 : « La seule chose qui relie les négociations actuelles à celles de 2022, c’est la ville d’Istanbul. Rien de plus ».

Un accord sur l’échange de prisonniers

Seul point positif de cette rencontre : un accord sur un échange de prisonniers. La Russie et l’Ukraine ont convenu d’échanger 1 000 prisonniers de chaque camp, à une date qui n’a pas encore été rendue publique.

Rustem Umerov, ministre ukrainien de la Défense et chef de la délégation, a rappelé que la libération des prisonniers de guerre et le retour des enfants ukrainiens restaient des « priorités absolues ». Il a aussi insisté sur la nécessité d’un cessez-le-feu « complet et inconditionnel ».

Zelensky appelle à une réunion au sommet

Présent à Tirana, Volodymyr Zelensky a déclaré que la prochaine étape devait être une réunion directe avec Vladimir Poutine : « Si les représentants russes ne peuvent même pas accepter un cessez-le-feu, cela prouve que Poutine continue à affaiblir la diplomatie ».

Le président ukrainien a également appelé ses partenaires à maintenir la pression sur Moscou, exhortant à des sanctions « sévères » contre tout ce qui finance « la machine militaire russe » — des banques au secteur de l’énergie.

Une nouvelle rencontre évoquée, sans calendrier

Le chef de la diplomatie turque a salué les « efforts diplomatiques intenses » qui ont permis cette réunion. Ankara a confirmé que les deux parties avaient accepté, sur le principe, de poursuivre les discussions et d’échanger prochainement, par écrit, leurs conditions pour un éventuel cessez-le-feu.

Cependant, aucune date ni format n’a encore été fixé. La délégation ukrainienne a quitté Istanbul dans la soirée, sans résultat concret sur la désescalade du conflit.