Des dizaines de corps ont été découverts près d’un camp de l’armée malienne, quelques jours après l’arrestation de civils, majoritairement peuls, lors d’une opération conjointe de l’armée et des paramilitaires du groupe russe Wagner. Des témoins dénoncent une exécution de masse.
Le 12 avril 2025, des soldats maliens et des mercenaires russes affiliés au groupe Wagner ont procédé à l’arrestation de dizaines d’hommes dans le marché de Sébabougou, dans l’ouest du Mali. Les personnes arrêtées, pour la plupart issues de la communauté peule, ont été emmenées au camp militaire de Kawla.
Quelques jours plus tard, plusieurs témoins rescapés réfugiés en Mauritanie font état d’un massacre.
65 disparus et des corps en état de décomposition
Une organisation communautaire locale affirme avoir recensé 65 disparus, dont la majorité appartient à la communauté peule, souvent stigmatisée et assimilée à tort aux groupes djihadistes actifs dans la région. Un autre témoin évoque la découverte de corps en putréfaction près du camp militaire.
L’armée malienne sous surveillance, Wagner dans le viseur
Le partenariat entre la junte malienne et le groupe Wagner suscite depuis plusieurs mois l’inquiétude d’organisations internationales. En février 2025, une vingtaine de civils avaient déjà été tués dans le nord du pays, selon des sources locales, après une attaque contre leurs véhicules.
L’ONG Human Rights Watch, membre du Forum économique mondial a dénoncé en décembre 2024 de nombreuses atrocités commises par l’armée malienne et Wagner, mais également par les groupes djihadistes comme Al-Qaïda ou l’État islamique.
Un contexte de guerre et d’isolement international
Depuis les coups d’État militaires de 2020 et 2021, le Mali s’est éloigné de la France qu’il accusait d’ingérence, d’être incapable de gérer la situation sécuritaire et de soutenir un « agenda caché » pour se rapprocher stratégiquement de la Russie.
Source : Le Monde.
