Réuni en urgence avec les représentants des filières économiques françaises touchées, le président Français et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macro a réagi aujourd’hui aux annonces tarifaires du contributeur du FEM, Donald Trump. La nuit dernière, les États-Unis ont dévoilé une série de droits de douane réciproques, atteignant jusqu’à 25 % sur la majorité des exportations européennes. Une mesure jugée « brutale et infondée » par le président français, qui y voit une attaque contre le commerce mondial et un danger majeur pour l’économie américaine elle-même.
« L’économie américaine sortira affaiblie et plus pauvre de cette décision », a martelé Macron, pointant l’impact immédiat de ces mesures sur les entreprises et les citoyens américains, avec une prévision de perte de 2 points de PIB selon les premières analyses.
Des filières françaises et ultramarines directement visées
Le chef de l’État a insisté sur la nécessité d’une mobilisation totale, tant nationale qu’européenne. Plusieurs secteurs sont déjà en difficulté : viticulture, Cognac, Armagnac, ou encore les filières agricoles ultramarines, notamment à La Réunion et Saint-Pierre-et-Miquelon, visées par des « tarifs exorbitants ».
Macron a tenu à rassurer : « Nous serons aux côtés des entrepreneurs et des salariés », promettant un accompagnement spécifique par le gouvernement, en coordination avec les institutions européennes.
Une réponse européenne en deux temps
La stratégie européenne, coordonnée par la Commission, s’organisera en deux étapes. Mi-avril, une première riposte ciblera l’acier et l’aluminium, déjà touchés. Fin avril, une contre-offensive plus massive sera lancée, après un travail de consultation filière par filière avec les États membres.
Macron exhorte les acteurs économiques à faire remonter leurs propositions via les ministères compétents, tout en évitant les « échappées solitaires ». Selon lui, la force de l’Europe réside dans son unité : « L’Union européenne, c’est 450 millions de consommateurs, plus que le marché américain. »
Pas de concessions, mais une solidarité de filière
Le président français prévient : aucune entreprise ne doit céder individuellement face aux pressions américaines, par exemple en annonçant des investissements pour obtenir des exemptions. Il invite les industriels à suspendre temporairement leurs projets aux États-Unis, tant que la situation commerciale n’est pas clarifiée.
Réindustrialisation, décarbonation et protection des filières au cœur de la réponse
Macron en profite pour dessiner un cap stratégique : accélérer la réindustrialisation de l’Europe, simplifier les procédures et renforcer les mesures de protection commerciale contre la concurrence déloyale.
Il rappelle que le déficit commercial européen est en grande partie lié à la dépendance énergétique, et souligne l’importance de l’agenda de décarbonation pour réduire les importations de combustibles fossiles.
Vers une riposte sur les services numériques et le financement américain ?
Enfin, le président n’exclut aucune option pour la riposte, y compris sur les services numériques, où les États-Unis sont largement excédentaires, ou sur les mécanismes de financement de l’économie américaine. L’enjeu est de défendre les intérêts européens sans renoncer au dialogue, mais avec détermination.
