Lors d’une conférence de presse organisée aujourd’hui, la procureure de la République de Paris Laure Beccuau a détaillé les résultats de l’enquête ayant conduit à l’arrestation de Mohamed Amra, alias « La Mouche », en Roumanie, ainsi qu’à l’interpellation de 25 autres suspects en France et à l’étranger. Cette opération d’envergure a été menée en coopération avec plusieurs pays, y compris les Etats-Unis, afin de vérifier certaines conversations téléphoniques, comme l’a confié la magistrate.

« Les investigations ont permis d’établir qu’autour de Mohamed Amra existait le déploiement d’une organisation criminelle déterminée dans sa préparation mais aussi dans son action avec une spécialisation des équipes, une équipe de repérage, une équipe de voleurs, une de guetteurs, le commando… L’ensemble de ces protagonistes n’ont pas hésité et ont eu à plusieurs reprises recours à des véhicules faussement immatriculés, à des armes lourdes à l’usage de lignes téléphoniques dédiées et à la multiplication de changements de téléphone« , a indiqué Laure Beccuau précisant que « Face à ce constat, les outils d’investigation ont été déployés à la mesure de la réponse qui était de notre responsabilité ».

Des outils technologiques et une coopération internationale décisive

La procureure de Paris a indiqué que les enquêteurs ont eu recours à l’« exploitation de la vidéosurveillance d’un péage, le recherche technique sur l’ensemble des véhicules qui ont été retrouvés afin d’exploiter l’ADN et l’ensemble des objets retrouvés, mais également ressource de la téléphonie technique spéciale d’enquête ».

Sous la supervision du parquet de Paris, plusieurs services spécialisés ont été mobilisés, notamment : l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) , la Direction nationale de la police judiciaire et les magistrats instructeurs et le parquet antiterroriste. 150 agents de la BRI ont notamment été déployés.

La magistrate a également remercié les autorités judiciaires des États-Unis, de Roumanie, d’Espagne et du Maroc qui ont activement participé aux investigations, facilitant les échanges d’informations et l’exécution des mandats d’arrêt.

Interrogée par un journaliste qui s’étonnait du rôle joué par les Etats-Unis, la procureure de Paris a répondu : « J’ai cité les Etats-Unis parce que dans le cadre de différentes commissions rogatoires et réquisitions, nous avons eu besoin d’eux pour notamment certaines vérifications téléphoniques ». 

Des arrestations en France, en Espagne, au Maroc et en Roumanie

L’opération a conduit à 25 placements en garde à vue, parmi lesquels : 7 femmes et 18 hommes, âgés de 16 à 37 ans ; 4 interpellations à l’étranger, dont Mohamed Amra en Roumani et des arrestations en Espagne et au Maroc.

Les suspects sont actuellement interrogés par les enquêteurs, tandis que les perquisitions ont permis de recueillir de nouveaux éléments de preuve.

Une enquête toujours en cours

Si cette arrestation marque une avancée majeure, la procureure de la République Laure Beccuau a précisé que l’enquête est loin d’être terminée. L’objectif est désormais de démanteler intégralement le réseau criminel et de faire toute la lumière sur les responsabilités de chacun.

« Nous restons mobilisés et concentrés. Toute personne impliquée dans ce dossier, à quelque niveau que ce soit, sera interrogée et recherchée. »

Une nouvelle conférence de presse est prévue dans les prochains jours pour dévoiler les prochaines étapes de cette enquête hors norme.

Les images de l’arrestation de Mohamed Amra, visage souriant n’a pas manqué de choquer les surveillants pénitentiaires.