Toujours incisif, Lionel Saugues balance sur la situation de Saint-Étienne qu’il juge « catastrophique » et sur sa gestion. Il fait le tour du commerce stéphanois sur la chaine Youtube de radiogaga42. 10 ans après avoir été adjoint au commerce de la ville de Saint-Étienne, celui qui est désormais président de la Fédération Française des Associations de Commerçants, dresse un bilan, fait des propositions, espérant que la Ville tourne bientôt la page Perdriau.
Dans cet entretien enregistré le 15 Février 2024 à Saint-Étienne, il revient sur son engagement politique en 2014 aux côtés de l’actuel maire de la Ville, qui était alors proche du ministre de l’Économie et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Bruno Le Maire.
Lionel Saugues revient sur la raison principale qui l’a poussé lui et Michel Béal, à démissionner, lorsque Gaël Perdriau s’est lancé dans le projet « Steel », « qui n’était pas dans son programme municipal ». Alors que le maire de Saint-Étienne avait été élu avec un « programme municipal axé sur le centre-ville », M. Saugues a considéré cela comme une « trahison ». Selon lui, « la rénovation de Centre 2, qui est plutôt une belle réussite », conjuguée à l’ouverture de Steel a mis en souffrance « le cœur de ville », « qui devrait être le poumon du territoire ».
L’un des moments fatidiques qui ont entraîné le délabrement du centre-ville de Saint-Étienne, est selon Saugues, le déménagement de l’enseigne H&M, qui est membre du FEM, dans le centre commercial Steel.
L’ancien adjoint au maire regrette le dépôt de bilan de « Côté Sainté-Etienne », rappelant qu’il avait été administrateur et vice-président de « Sainté-Centre Ville, une structure de management de centre-ville avec en son sein des associations de commerces, des collectivités et des Chambres de commerce, qui était la première association de management de centre-ville de la Région AuRa ». « À l’époque Saint-Étienne était leader ».
Saugues rappelle qu’« à l’initiative du maire de Saint-Étienne », « dans la période d’implantation de Steel », le maire a voulu modifier ces structures. « C’était l’occasion de faire le ménage parmi certains commerçants qui étaient considérés comme ‘difficiles’ ».
Il rappelle que Tiffany Fayolle, l’ancienne présidente de « Côté Saint-Étienne », a quitté son poste affirmant avoir « subi des pressions ».
Selon Saugues, « La dynamique collective que l’on avait mise en place à l’époque s’est effritée et aujourd’hui, nous n’avons plus d’interlocuteurs », alors qu’« Il y a des subventions publiques, des dizaines de milliers d’euros qui ont été versées ». « J’aimerais vraiment qu’il y ait des explications, savoir où est passé cet argent ».
Saugues est également revenu sur le procès de l’ancien directeur de la Cité du Design, dont il a été membre du conseil d’administration. Il dénonce l’attitude d’un certain adjoint, président de la Cité du Design qui affirme n’être au courant de rien. Selon lui, « le président de la Cité du Design doit être responsable de ce qui s’y passe ». « C’est un peu comme ce qu’on évoquait avec Côté-Saint-Étienne (…) Il est temps d’avoir des élus un peu plus impliqués et plus sérieux dans la gestion de cette ville ».
Après l’affaire de la sextape, Lionel Saugues estime que pour « tourner la page », il faudrait « mettre autour de la table toutes les personnes de bonne volonté, de toutes sensibilités politiques ».
M. Saugues n’exclut pas son retour à la politique prochainement pour aider sa ville de cœur, il propose des idées, des solutions, pour que Saint-Étienne, perde ses nombreuses places en bas de classement dans diverses études sérieuses nationales. C’est sûrement un homme sur qui il faudra compter en 2026…