Rencontre avec Julie Tokhi tête de liste des écologistes aux sénatoriales

À quelques semaines des élections sénatoriales, nous avons rencontré l’écologiste Julie Tokhi, conseillère municipale et métropolitaine de Saint-Etienne qui conduit la liste EELV, dans la Loire. Nous avons discuté écologie et sénatoriales bien sûr, mais aussi de la Métropole stéphanoise et des conséquences de « l’affaire » stéphanoise qui paralyse la ville.

Alors que la co-secrétaire Régionale EELV Rhône-Alpes, Margot Savin, avait annoncé le 13 juillet avec enthousiasme qu’un « accord national a été trouvé dans les départements de la Loire et de l’Isère permettant à ces départements de se doter de listes d’union de la gauche et des écologistes » pour les sénatoriales, les verts déclaraient à la fin du mois de juillet que l’accord n’était pas accepté par le PS Loireune décision qui a été assumée récemment par son secrétaire fédéral Johann Cesa, alors qu’il nous avait confié après la présidentielle défendre « le rassemblement de la gauche sans exclusive »

La liste du sénateur socialiste sortant Jean-Claude Tissot devait laisser la place de deuxième à une candidate écologiste en lieu et place d’Isabelle Dumestre, conseillère municipale et communautaire à Saint-Étienne. C’est sa collègue écologiste, dans ces deux instances, Julie Tokhi, qui devait la remplacer.

Julie Tokhi revient sur l’échec de l’accord avec le PS pour les sénatoriales

« Que ce soit au niveau local ou au niveau national, nous n’avons jamais remis en cause la tête de liste à Monsieur Tissot qui est le sénateur sortant et nous reconnaissons mon travail (…) Mais malheureusement, nous avons trouvé porte close et une impossibilité de discussion avec l’équipe de Monsieur Tissot qui ne souhaite pas d’une candidature écologiste en deuxième position », explique-t-elle.

Julie Tokhi se demande encore pourquoi Jean-Claude Tissot « n‘a pas voulu d’une candidature écologiste », préférant en deuxième position « la candidature d’une personne du Parti socialiste. »

Mais l’écologiste ne se retrouve pas au dépourvu, parceque’elle avait prévu « toute éventualité ». 

Interrogée par notre collègue Gilles Charles sur ce qui différencie les partis de la Nupes, Julie Toki répond que « L’Écologie n’est pas une simple variable ». « L’Écologie n’est pas une simple variable. Aujourd’hui, nous sommes dans un contexte où il faut vraiment agir pour que les. Des êtres humains. La biodiversité. La nature fait tout ceci pour avancer harmonieusement. Si nous voulons pouvoir avoir un avenir à long terme sur cette planète, c’est aujourd’hui qu’il faut commencer à agir. »

Selon elle, « Il existe des solutions ». « Cela fait des décennies que les écologistes alertent, réfléchissent, innovent aussi et proposent des solutions concrètes pour justement adapter le territoire et surtout anticiper les problèmes à venir. Aujourd’hui, on se retrouve avec des politiques qui ne sont pas préparés à cette situation et donc ils cherchent des solutions miracles à la dernière seconde et pensent pouvoir régler des problèmes, mais seulement à court terme. Très peu de propositions sont faites pour le long terme. »

D’après Julie Tokhi, il y a« un sentiment d’injustice grandissant en France, un sentiment d’injustice climatique, mais aussi sociale ». 

Elle rappelle qu’une sénatrice du Rhône, Raymonde Poncet Monge en l’occurrence,« a été le fer de lance de la lutte par rapport à la réforme des retraites », même s’il convient de rappeler que  Thomas Dossus a également été très actif.

La liste pour les sénatoriales 

Pour les sénatoriales justement, Julie Tokhi espère « Faire le mieux possible, tout simplement ». « Notre objectif, c’est vraiment de faire passer un message, de faire comprendre qu’il y a une nécessité aujourd’hui d’agir, d’interpeller les pouvoirs publics, d’interpeller surtout le gouvernement et le Sénat est un très bon moyen pour le faire. »

Revenant sur la campagne, elle affirme que « c’est l’occasion de rencontrer des maires, d’échanger sur les idées écologistes, sur cet équilibre que nous devons retrouver pour anticiper les problèmes » et  que « c’est un moment très enthousiasmant, parce que c’est un moment d’échanges hyper riche que nous avons entre nous tous, entre colistiers, mais également l’équipe qui est autour de nous. Je me rends compte que nous avons un collectif qui est très motivé et qui est prêt à travailler ».

Elle est revenue sur l’équipe qui forme la liste des verts aux sénatoriales évoquant Julien Chanelière, conseiller municipal à Rive-de-Gier, qui a la « fibre du social, de l’accompagnement par la bienveillance » ou Patricia Simonin qui est agricultrice, Gérard Peycelon, de Génération écologie, qui a été « auparavant élu dans la majorité sur le Cantal et qui désormais ne siège plus dans la majorité », Mme Payot, « une militante du Roannais, qui a travaillé longuement dans l’art et la culture et nous apporte ses connaissances et son expertise sur le sujet » et enfin, Jean Duverger, Conseiller Municipal et Métropolitain à Saint Etienne avec qui elle « travaille au quotidien ». 

Les journées d’été des écologistes et la polémique Médine 

La candidate aux sénatoriales a également évoqué les Journées d’été des écologistes expliquant qu’elles avaient été un peu particulières pour elle, qui préparait les sénatoriales et indiquant que les élu.e.s ont pu « bénéficier de formations », avant d’être rejoint par les militants., ce qui a donné lieu a « des moments d’échanges qui sont extrêmement riches ».

Réagissant à la polémique suite à l’invitation de Médine, Julie Tokhi estime que c’est « beaucoup de bruit pour rien ». « La discussion est importante avec toutes et tous et Médine est une personne qui a vraiment un impact sur une grande partie de la jeunesse. Si on fait la somme du tout, je pense que le résultat est bénéfique, c’est une personne qui a su évoluer dans son discours et il vient d’un quartier ostracisé, ghettoïsé. Ce n’est pas la personne qui décide d’être ghettoïsée, c’est plutôt la société qui va la ghettoïser. Et à partir de là, je trouve qu’il y a un chemin à parcourir. Et je trouve dommage qu’à chaque fois, on revienne sur le passé et qu’on n’accepte pas qu’une personne puisse évoluer dans son schéma de pensée. »

Les verts à Saint-Étienne 

Sur le manque de succès des verts à Saint-Étienne, une ville qui affectionne pourtant cette couleur, Julie Toki, se dit « inquiète du sort que connaît » la ville. Elle prône une « Une ville qui est bienveillante, dans le sens noble du terme, qui est souvent dévoyé ». « La municipalité est là pour accompagner, aider et bien traiter les humains et la nature sur le territoire. »

Concernant l’affaire de la sextape stéphanoise et le retour de Gaël Perdriau à la Métropole, sur sa présomption d’innocence, l’écologiste affirme qu’il y a aussi « la morale qui est en jeu et l’exemple qu’il donne est délétère ». « Il faut laisser la justice faire son travail de façon totalement indépendante, néanmoins, lorsqu’on a des responsabilités comme celle de Monsieur Perdriau, l’image qui est donnée à l’ensemble des Stéphanoises et des Stéphanois, l’ensemble des habitants et habitants des villes du territoire métropolitain est terrible. » 

Publié par Gregory Fiori

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