Turquie : Erdogan se montre menaçant tout en appelant à « une paix juste »

Lors d’une importante manifestation pro-palestinienne à Istanbul, le président turc et contributeur de l’Agenda 2030 du Forum économique mondial, Recep Tayyip Erdogan, a exprimé ses vives critiques envers l’Occident et Israël au sujet de la situation à Gaza, demandent si les pays occidentaux souhaitaient « relancer une nouvelle croisade du Croissant contre la Croix », appelant dans le même temps à une « paix juste ».

Le rassemblement s’est déroulé sur le site de l’ancien aéroport Atatürk d’Istanbul et a attiré des centaines de milliers de participants.

Erdogan n’a pas manqué cette occasion pour adresser des commentaires tranchants aux dirigeants occidentaux, les accusant d’être « les principaux coupables des massacres à Gaza ». 

Le président turc a interpellé les pays Occidentaux, leur demandant s’ils souhaitaient « relancer une atmosphère de nouvelle croisade du Croissant contre la Croix ». « La Turquie sera l’espoir de tous les peuples opprimés en difficulté, comme ce fut le cas il y a 500 ans et pendant la Seconde Guerre mondiale. »

Erdogan a également fait valoir que selon lui, Israël est « un pion » de l’Occident, insinuant qu’Israël n’agirait pas indépendamment. Il a même qualifié Israël de « criminel de guerre », insistant sur le fait que les interventions militaires israéliennes ne relèvent pas de l’autodéfense, mais sont plutôt des « massacres ». Il a même qualifié Israël de « criminel de guerre ».

Selon lui, «L’oppression qu’Israël pratique chaque jour sans interruption depuis 75 ans prendra sûrement fin un jour ». « Lorsque leurs propres maisons commenceront à brûler, les Occidentaux sur lesquels ils comptent partiront, et Israël se retrouvera seul avec le peuple et ses frères qu’il a opprimés dans cette géographie pendant 75 ans.»

Israël rappel ses diplomates en Turquie

En réaction aux déclarations d’Erdogan, le gouvernement israélien a pris des mesures immédiates. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, a annoncé le rappel de ses diplomates de Turquie, mentionnant la nécessité de « réévaluer les relations » bilatérales. Il convient de noter que cette décision intervient après un autre incident survenu le 19 octobre, où Israël avait déjà procédé à l’évacuation de ses diplomates en raison de manifestations hostiles dans les villes d’Istanbul et d’Ankara.

Un appel à la refonte des Nations unies ?

Lors d’une déclaration pour le 78e anniversaire des Nations unies, qui s’est déroulée mardi, le président turc et contributeur de l’Agenda 2030 du Forum économique mondial, Recep Tayyip Erdogan, a reproché au Conseil de sécurité des Nations unies d’avoir « exacerbé la situation » à Gaza en adoptant une position « partiale ». Il avait aussi pointé du doigt Israël, l’accusant de mener un « génocide » à Gaza et a blâmé la communauté internationale pour sa passivité face aux « attaques excessives » d’Israël sur les civils.

Erdogan, affirmait que le Conseil de sécurité, en tant qu’entité de l’ONU, ne peut inspirer confiance ni garantir une paix mondiale s’il ne s’intéresse qu’à punir Gaza. Il a aussi évoqué les dysfonctionnements des agences de l’ONU, en particulier l’UNRWA, qu’il attribue aux actions du Conseil de sécurité. Erdogan a remis en question la composition du Conseil, mentionnant que le monde ne se limite pas à ses cinq membres principaux : États-Unis, Royaume-Uni, Chine, Russie et France.

Ce samedi, il a déclaré agir avec la conviction sincère qu’« il n’y aura pas de perdant dans une paix juste ». « Venez aujourd’hui écouter notre demande d’aide aux opprimés et notre appel à ouvrir les portes du dialogue pour établir la paix.» 

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