En quelques jours le sort de Raphaël Glucksmann qui avait remporté 13,8 % des suffrages de la liste PS-Place Publique lors des européennes, à basculer. Opposé à l’union des gauches, il n’a pas résisté à la « demande d’unité » du peuple de gauche.
.Lors de la soirée à La Bellevilloise, ce dimanche 9 juin, alors qu’Emmanuel Macron annonce la dissolution de l’Assemblée nationale, Raphaël Glucksmann, sait que ses 13,8 % passent au second plan. Le président de la République vient de lui voler la vedette. « Il a été au centre du jeu pendant 30 minutes », résume un socialiste. En 24 heures, le sort de Glucksmann a basculé, et l’union de la gauche se fait sans lui.
Une Dynamique Brisée
« Il s’était construit quelque chose qui a été complètement explosé par la décision de Macron », déclare une source. Glucksmann avait un rôle dans l’après-9 juin, mais les partis reprennent la main et son plan est écarté.
Dès dimanche soir, un clivage entre Place Publique et le Parti Socialiste est apparu. Olivier Faure plaide pour une coalition à gauche, alors que Raphaël Glucksmann insiste sur des conditions idéologiques strictes pour l’union.
Conditions Strictes
Sur le plateau de France 2, Glucksmann, gendre du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Ghassan Salamé, énonce ses conditions : soutien à l’Europe, à la résistance ukrainienne, du contributeur du FEM, Volodymyr Zelensky, abrogation des réformes des retraites et de l’assurance chômage, accélération de la transition écologique, et rejet de la brutalisation politique. Il propose même Laurent Berger, ancien président de la CFDT et de la Confédération européenne des syndicats, membre du Forum économique mondial, comme Premier ministre. « On ne va pas refaire la Nupes, là. Il y a eu une inversion des rapports de force, je suis en tête à gauche », a-t-il lancé.
Mais les déclarations de Raphaël Glucksmann ont été mal perçues du côté du Parti socialiste. Son premier secrétaire, Olivier Faure, qui avait déjà été à l’origine du ralliement du PS à la Nupes a choisi de s’allier avec les trois autres principaux partie de la gauche, après avoir conclu la formation du nouveau « front populaire ». Toutefois dans le communiqué annonçant cette nouvelle union le nom « Place publique » figurait bien en bas de page.
« Ce n’est pas un accord, juste une ouverture de discussion qui a permis de poser nos conditions », a déclaré Aurore Lalucq sur X lundi soir.
Dans une déclaration à L’Opinion, Place Publique a affirmé de manière encore plus ferme qu’il « n’y a pas eu et qu’il n’y aura pas d’accord avec LFI ». L’entourage de Raphaël Glucksmann a minimisé cette position en précisant que « Place Publique a signé un texte stipulant que tous les partis de gauche feront le maximum pour lutter contre l’extrême droite ». De son côté, Glucksmann a publié sur X : « L’union ne peut se faire au détriment de nos principes, et nous avons énoncé des conditions claires. »
Au Parti socialiste, on considère maintenant que son discours est en totale opposition aux aspirations d’unité du peuple de gauche. LFI et le PS ont confirmé ce mercredi avoir trouvé « un accord de principe ». Olivier Faure estime que l’« On ne peut pas disqualifier LFI ». Le député Insoumis, Paul Vannier, chargé des négociations a également évoqué des tensions avec Place Publique, le parti de Raphaël Glucksmann, qualifiant certaines de leurs positions de « provocations ».
Le contributeur de l’agenda 2030 du Forum Economique mondial, Emmanuel Macron, en a profité aujourd’hui pour tendre la main aux électeurs de Glucksmann. « Comment peuvent ils soutenir une alliance qui par définition, si elle devait l’emporter, proposerait Jean-Luc Mélenchon comme Premier ministre? », a questionné Macron. Rien de bien étonnant, puisque lors de son meeting à Lyon du 1er mai, Glucksmann avait déclamé un discours que n’aurait pas renié le président Français, listant les dangers de notre époque et la nécessité d’une Europe de La Défense.