Trente-huit ans après l’appel historique de Coluche pour la création des « cantines gratuites », la voix de son fils aîné, Romain Colucci, retentira à nouveau sur les ondes. C’est une démarche pour perpétuer la mission humanitaire des Restos du cœur, fondée par son père.
Le 26 septembre 1985, c’est sur les ondes d’Europe 1 que Coluche avait partagé sa vision des « Restos du cœur ». Près de quatre décennies plus tard, cet appel sera de nouveau diffusé sur plusieurs stations renommées telles que NRJ, RTL, RMC, Europe 1, Fun Radio, et Radio Classique. Mais cette fois, il sera accompagné par la voix de Romain Colucci, désormais âgé de 51 ans.
Le week-end à venir verra la naissance de la quatrième édition de « Radio Restos », une webradio éphémère qui émettra pendant 48 heures, du vendredi 20h au dimanche 20h. Avec plus de 40 animateurs célèbres, dont Arthur, Manu Levy, Bruno Guillon, et Leïla Kaddour-Boudadi, les auditeurs peuvent s’attendre à des rediffusions d’émissions emblématiques, ainsi qu’à des séances de rock, de rap et des rencontres avec des bénévoles.
Le but ultime de cette initiative est de collecter des fonds pour acheter des camions frigorifiques, qui seront utilisés pour approvisionner les 2 100 centres des Restos en France. « L’idée de mener une action à la radio est formidable, car c’est là que tout a commencé en 1985 », souligne Romain Colucci dans une interview accordée à nos confrères du Parisien.
Il n’a jamais été question pour Romain de laisser l’œuvre de ses parents à l’abandon. Depuis le décès de sa mère, il s’est « officiellement » investi dans l’association. La crise sanitaire actuelle n’a fait qu’intensifier son désir d’aider, agissant comme un catalyseur pour sa cause.
Concernant l’appel lancé par Patrice Douret, le fils de Coluche, a confié au Parisien, qu’« il devrait y avoir environ 170 millions de repas distribués en 2023, contre 140 millions en 2022 ». Selon lui, « On ne peut plus mettre la poussière sous le tapis ! ». En 2019, l’Insee comptait en effet 9,2 millions de personnes sous le seuil de pauvreté en France.
« La précarité a traversé la rue », déclare Romain au Parisien, faisant allusion à une déclaration du président de la République. Cependant, il insiste sur le fait qu’il ne cherche pas à politiser la situation. Il note que nombreux sont ceux qui, malgré un emploi, dépendent des Restos pour répondre à leurs besoins essentiels.
Selon lui, « il n’y a pas de petit don, pas de petit bénévole ». Romain Colucci rappelle que l’essence des Restos du cœur, c’est de veiller à ce que « les gens puissent manger assez copieusement et sainement tous les jours». « C’était une évidence » pour son père conclut-il.