Mélenchon critique l’usage du mot « terroriste » qui permet de se dispenser du Droit international

Présent à l’Université de Kinshasa, pour présenter son livre « Faites mieux », Jean-Luc Mélenchon a remis en question l’utilisation du terme « terroriste » dans les affaires internationales, le considérant comme une tactique pour détourner l’attention des violations du droit international.

« Parler de terrorisme est une manière de se dispenser du droit international. À partir de là, on organise la lutte entre le Bien et le Mal, dans laquelle il n’y a ni règles, ni limites. J’ai parlé de crimes de guerre. Je demande à ce qu’ils soient tous condamnés », a déclaré Jean-Luc Mélenchon depuis Kinshasa.

Samedi, le leader de la France Insoumise a relayé un tweet de l’AFP, intitulé « Guerre Israël-Hamas : comment l’AFP utilise le mot terroriste ».

« Conformément à sa mission de rapporter les faits sans porter de jugement, l’AFP ne qualifie pas des mouvements, groupes ou individus de terroristes sans attribuer directement l’utilisation de ce mot ou sans utiliser des guillemets. Il s’agit d’une disposition de longue date à l’Agence, conforme aux politiques rédactionnelles des autres agences de presse internationales et de grands médias comme la BBC », soulignait l’Agence France Presse.

« Conformément à ces consignes éditoriales, l’AFP écrit qu’un groupe est qualifié de terroriste par un gouvernement ou une institution. C’est le cas pour le Hamas, qualifié de “terroriste” notamment par les Etats-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni et Israël. C’est un fait que nous mentionnons dans notre production. De la même manière, nous citons des personnalités publiques et d’autres personnes lorsqu’elles utilisent le mot “terroriste” pour décrire le Hamas ou d’autres organisations. Nous utilisons également le mot terrorisme pour parler de poursuites judiciaires engagées pour ce motif », ajoutait-elle.

Selon l’AFP,  « L’emploi du mot terroriste est extrêmement politisé et sensible ». « De nombreux gouvernements qualifient d’organisations terroristes les mouvements de résistance ou d’opposition dans leurs pays. De nombreux mouvements ou personnalités issus d’une résistance un temps qualifiée de terroriste ont été reconnus par la communauté internationale et sont devenus des acteurs centraux de la vie politique de leur pays. L’exemple le plus emblématique est sans doute Nelson Mandela. »

Jean-Luc Mélenchon a souligné que la position de la France Insoumise est « En accord avec la rigueur sémantique de l’AFP ». « L’histoire nous donne raison. Le mot terrorisme est une diversion pour échapper à la justice internationale et justifier le droit au massacre. »

 

Laisser un commentaire