Sous l’impulsion de quelques jeunes, le Comité de SOS Racisme Lyon a rouvert ses portes l’année dernière après cinq ans d’absence et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont bien travaillé. Lors de la réunion de rentrée du bureau lyonnais de cette association, plus d’une quarantaine de jeunes se sont réunis au café d’Algérie situé place Gabriel Péri à la Gullottière pour boire un petit thé à la menthe et s’engager contre le racisme et les discriminations.
Parmi les jeunes militants qui ont rouvert le Comité SOS Racisme Lyon, on peut citer Théo que nous avions rencontré l’année dernière au forum des associations du 9e. Avec son copain Hugo, il tenait un stand afin de mobiliser toutes les personnes motivées pour venir offrir du temps et leurs compétences, « à la lutte antiraciste, à la lutte contre toutes les formes de discriminations, qu’elles soient de genre, de religion, ethnico-raciale ».
En à peine un an, le Comité SOS Racisme Lyon a parcouru pas mal de chemin, organisant une soirée de testing à laquelle, il nous avait conviés, mobilisant les jeunes dans les universités. Selon Théo, « La volonté des jeunes de s’engager est là, notamment vu la période que l’on traverse actuellement et il n’y a qu’à aller chercher les gens ».
Selon Alex, chargé de la mobilisation étudiante chez SOS Racisme Paris, « Lyon c’est une ville où il y a vrai enjeu, parce que c’est une ville où il y a beaucoup d’actes racistes, beaucoup d’actes d’extrême droite, beaucoup d’actes de violence ». « Et il y a un vrai enjeu à Lyon de recréer une structure antiraciste forte, qui soit mobilisable, visible et qui arrive à montrer que notre vivre ensemble, notre solidarité vaut mieux que leur haine ».
Il nous a parlé d’ « une génération jeune, très engagée, très mobilisée et qui a très envie de montrer l’engagement de la jeunesse ». « Elle est accompagnée par une génération plus ancienne qui a vécu des évènements très marquants et cela créait une transmission et une dynamique très intéressante. »
Alors que se profil le 40e anniversaire de la « Marche pour l’égalité et contre les discriminations », nous avons rencontré dimanche dernier, lors d’un colloque organisé par le MAN (Mouvement pour une alternative non violente), des marcheurs qui avaient participé à cette manifestation en 1983. Ils nous avaient justement parlé de leur attachement à la transmission. « Notre responsabilité c’est toujours de transmettre à cette génération, nos luttes, en espérant susciter en eux cette envie de vouloir devenir militants, d’être de véritables citoyens et de s’engager pour changer les choses, alors qu’on entend des discours de fractures qui ont pignon sur rue », nous avait par exemple confié Djamel Atallah.
Le travail de transmission des marcheurs n’est pas vain, comme en atteste le témoignage de Kilyan, qui s’est engagé il y a quatre mois au sein du bureau de SOS Racisme Lyon. « Bien évidement, nous avons entendu parler de la Marche pour l’égalité et les discriminations et ça nous touche beaucoup d’être présents sur Lyon, car c’est une ville emblématique sur cette marche-là et on espère vraiment mobiliser les jeunes et leur parler de es évènements qui ont eu lieu avant nous », nous a-t-il confié.
Parmi la bonne quarantaine de jeunes qui étaient présents, nous nous sommes entretenus avec Mabrouk, qui nous a expliqué avoir « vécu du racisme », quand il était « petit, à l’école » et qui souhaite s’engager pour cette raison.
Enfin, nous avons échangé avec Fatima, qui pense que « les femmes sont très contrôlées au niveau de leur habillement ». Selon elle, « si ce n’est pas l’abaya, c’est le crop top ». À propos du débat qui a eu lieu à la rentrée, Fatima pense que le vrai problème « ce n’est pas l’abaya », mais plutôt, la place accordée à « l’Islam » en France et « les questions autour de la laïcité ». D’après elle, « il y a d’autres problèmes à l’école comme le harcèlement et les discriminations ».