Lutte contre la haine en Ligne : Qui se cache derrière le collectif Sleeping Giant ?

RT France s’efforce de lever le voile sur les figures méconnues qui se cachent derrière les Sleeping Giants, ce collectif militant en première ligne de la guerre contre la monétisation des discours haineux sur Internet et les médias conservateurs et d’extrême droite. Selon La Lettre, « La cour d’appel de Paris vient d’obliger Twitter à communiquer à la chaîne d’État russe certaines informations liées au compte de Sleeping Giants France ». On en saura bientôt plus, sur les dessous de ce collectif qui parvient à convaincre de nombreuses marques affiliées au Forum économique mondial de retirer leurs publicités de certains médias et certaines plateformes de réseaux sociaux comme X (anciennement Twitter). 

« Qui se cache derrière les Sleeping Giants ? C’est ce que cherche à savoir RT France. La cour d’appel de Paris vient d’obliger Twitter à communiquer à la chaîne d’État russe certaines informations liées au compte de Sleeping Giants France« , annonce aujourd’hui La Lettre sur X.

Sleeping Giants est un collectif militant  fondé par Nandini Jammi et Matt Rivitz, qui se consacre à combattre le financement des plateformes et des médias qui diffusent des discours haineux sur les réseaux sociaux et prend pour cible les entreprises qui achètent des publicités dans les médias considérés comme véhiculant des idées d’extrême droite ou diffusant des propos racistes ou sexistes.

L’ombre du Forum économique mondial

Le mouvement a vu le jour en 2016 suite à l’élection de Donald Trump. À l’époque, Facebook, l’entreprise dirigée par le contributeur du FEM Marck Zuckerberg avait été accusée d’avoir été utilisée par la Russie pour exploiter les tensions raciales aux États-Unis au profit d’un nouveau président des Etats-unis et contributeur de l’agenda 2030.

Toujours est-il que c’est Jonatahn Greenblatt de l’Anti-Defamation League, la principale organisation américaine de lutte contre l’antisémitisme, qui est également un contributeur du FEM qui a lancé l’idée d’un boycott des marques pendant un mois.

La campagne avait reçu le soutien d’une autre contributrice du FEM : Nancy Pelosi. Celle-ci avait déclaré que « Les annonceurs ont un énorme pouvoir de pression ».

Le groupe Unilever qui est membre du Forum économique mondial avait été le premier grand groupe à avoir emboîté le pas par l’intermédiaire de Ben & Jerry’s d’abord puis de l’ensemble de ses marques.

Le collectif Sleeping Giant a ensuite été créé avec le lancement d’un compte Twitter visant à boycotter Breitbart News, un média conservateur, voire d’extrême droite. Le collectif a commencé son action militante sur les réseaux sociaux avec un tweet visant la société de gestion financière SoFi, incitant au boycott pour son soutien publicitaire à Breitbart News.

En février 2017, 820 entreprises avaient rejoint le mouvement initié par Sleeping Giants, cessant de fournir de la publicité à Breitbart News. En mai 2017, ce nombre avait considérablement augmenté, comptant plusieurs milliers d’annonceurs ayant retiré leurs publicités du média.

La coalition des entreprises engagées dans l’initiative s’est encore élargit, incluant de nombreuses entreprise affiliées au Forum économique mondial telles que AT&TBMW, Visa, Autodesk, Lenovo, HP Inc., ou des entreprises dirigés par des contributeurs de l’Agenda 2030 du Forum économique mondial, comme Vimeo, dont la CEO est Anjali Sud, qui figure dans le Who’s who du FEM. 

Breitbart News a décidé de lancer une campagne de boycott des produits Kellogg’s en décembre 2016 après que la marque ait décidé de rejoindre cette coalition. Kellog’s est détenu par des fonds de pensions, dont The Vanguard Group, qui possède des actions dans la plupart des labos pharmaceutiques et dans la plupart des Gafams. Kellog’s compte également parmi ses actionnaires le fond de pensions Black Rock, qui est affilé au Forum économique mondial. Vanguard et Black rock possèdent tous les deux des actions de l’autre fond de pension. Dans un billet publié en 2022, l’entrepreneur, auteur et intellectuel, Steve Moradel, s’inquiétait que « Les fonds State Street, Vanguard et BlackRock sont désormais actionnaires de 88 % des entreprises du S&P500 », un indice boursier basé sur 500 grandes sociétés cotées sur les bourses aux États-Unis. State Street fait également parti du Forum économique mondial. 

La branche française de Sleeping Giant

La filiale française de Sleeping Giants, active depuis février 2017, a adopté une stratégie similaire à son homologue américaine, faisant pression sur les annonceurs et s’en prenant au site d’information Boulevard Voltaire, au blog Breiz atao, mais aussi à l’émission Zemmour & Naulleau et Valleures Actuelle, provoquant la fuite de nombreux annonceurs.

En réponse Valeurs actuelles a d’ailleurs décidé de porter plainte et de publier « le mur de la honte », recensant un millier de marques que le média dénonçait comme étant « contre le débat d’idée », et encourageait ses lecteurs à interpeller ces marques en leur en envoyant un message pré-rédigé.

Dans cette liste, on retrouvait des marques affiliées au Forum économique mondial, comme Coca-Cola, L’Oréal ou encore Monoprix, du group Casino Guichard-Perrachon,  mais selon Capital, toutes les marques figuarant dans le « mur de la honte » n’étaient pas « nécessairement annonceurs de Valeurs Actuelles ». « À l’exception d’une d’entre elles, aucune n’a annoncé officiellement sur Twitter le boycott du magazine ». 

Nos confrères précisaient que seule « Hyundai, Frichti, Oney et RED by SFR » ont, « confirmé leur intention de ne plus acheter d’espaces publicitaires sur le site internet de VA, suite aux alertes des Sleeping Giants ». Dans cette liste, seule Hyundai figure dans le who’s who du Forum économique mondial, mais on peut relever la présence de Red by SFR, qui appartient à Patrick Drahi, soutien du contributeur de l’Agenda 2030, Emmanuel Macron.

Capital précisait que « Red by SFR et Frichti ont finalement renoncé à boycotter Valeurs Actuelles » et que « Hyundai et Oney » ne leur avaient pas confirmer leur retrait du site.

La branche canadienne de Sleeping Giant

Le gouvernement canadien du contributeur de l’Agenda 2030 du Forum économique mondial, Justin Trudeau a également cessé de prendre de la publicité à Breitbart News, après avoir estimé que son contenu « n’est pas conforme au code de valeur et d’éthique du gouvernement ». En mai 2017 est également apparue une branche canadienne de Sleeping Giant, qui s’en est prise au média conservateur canadien, The Rebel Media.

Sleeping Giant membre du mouvement #StopHateForProfit

En 2020, pour protester contre les messages de haines sur Facebook, qui avaient suivi la mort de Georges Floyd, est apparu le mouvement #StopHateForProfit, une collation de neuf ONG composée de l’Anti-Defamation League, Color of Change, Common sense, Free Press, NAACP, moz://a, Lulca, nhmc, et Sleeping Giant. 

Ces ONGs comptent des contributeurs du Forum économique mondial. On peut citer l’exemple d’Heather Mc Ghee, présidente de Color Of Change, ou de David Saperstein, Directeur émérite de The Religious Action Center of Reform Judaism et membre du board de la NAACP ‘National Association for the Advancement of Colored People)

Lors du rachat de Twitter par Elon Musk #StopHateForProfit s’est déchainé contre le réseau sociaux publiant des hashtags #StopToxicTwitter. 

Au mois de septembre, Elon Musk avait annoncé son intention de porter plainte contre l’Anti-Defamation League (ADL). Le milliardaire affirmait que l’ADL a engagé des efforts incessants pour délégitimer X, en accusant faussement la plateforme et son propriétaire de fournir un refuge antisémite pour la « haine ».

Par Grégory Fiori 

 

 

 

Laisser un commentaire