L’Institut libre de journalisme : Focus sur une école de journalisme qui veut « éradiquer la bien-pensance de gauche »

Il n’y a pas que l’ISEG a Lyon qui forme des journalistes aux sensibilités proche de la droite traditionnelle, identitaire ou extrême. En plein cœur de Paris, l’Institut libre de journalisme (ILDJ) lancé l’Institut de Formation Politique, un organisme de formation libéral-conservateur, par lequel est passé Marion Maréchal, s’impose depuis 2017 comme un centre de formation journalistique, qui selon La Lettre, veut « éradiquer la bien-pensance de gauche ».

Par Grégory Fiori

L’Institut libre de journalisme a vu le jour en 2017 à l’occasion de « La Nuit du Bien commun ».

La nuit du Bien commun une initiative caritative rassemblant des réseaux catholiques traditionnels et d’extrême-droite

Il s’agit d’une initiative caritative rassemblant divers groupes, dont des réseaux catholiques traditionnels, une section de l’élite conservatrice et des figures emblématiques comme Eric Zemmour, d’après magcentre.fr. L’initiateur de cet événement est Pierre-Edouard Stérin, un catholique conservateur, fondateur du site « La Fourchette ». Il est également reconnu comme l’une des 120 fortunes les plus importantes de France et n’hésite pas à se montrer aux côtés de personnalités de l’extrême droite, telles que Marion Maréchal ou Eric Zemmour, ainsi qu’avec des représentants très conservateurs du paysage politique, tels que François-Xavier Bellamy et Bruno Retailleau.

Stanislas Billot de Lochner est aussi un des fondateurs majeurs. Se définissant comme un entrepreneur chrétien, il provient d’une lignée aristocratique. Son père, ancien banquier, dirige aujourd’hui diverses associations et think-tanks alignés avec les valeurs de l’Opus Dei et de Civitas, promouvant l’héritage chrétien de la France. Avec son épouse, Lochner a misé sur le numérique pour renforcer la foi catholique, en créant notamment le site Obole.eu. Cette plateforme sert à la collecte de fonds pour l’Église, en exploitant les avancées technologiques.

L’IDLJ, une école de journalisme lancée par l’Institut de Formation Politique, un organisme de formation libéral-conservateur qui veut promouvoir « l’Union des droites »

L’équipe dirigeante de l’IDLJ
Concernant l’IDL, le rôle de directeur pédagogique est tenu par Jean-Baptiste Giraud. Ce dernier, en plus d’être le co-fondateur et le directeur de la rédaction du média Economie Matin, a également eu une carrière riche en expériences médiatiques, ayant travaillé pour Radio Nostalgie, Radio Notre-Dame, Sud Radio et Atlantico, dont l’un des actionnaires de référence est Charles Beigbeder. En 2007, Giraud avait également crée Versailles+, un mensuel gratuit distribué à 20 000 exemplaires à Versailles.
La gestion quotidienne de l’IDLJ est assurée par Edouard du Peloux. Cet ancien consultant, spécialisé dans la finance et la stratégie bancaire, a choisi de quitter ce monde pour se consacrer à l’IDL. Il a d’ailleurs partagé, dans une entrevue pour le magazine « Causeur« , sa vision sur le journalisme, déclarant que « l’objectivité dans le journalisme n’existe pas ».

D’après le site internet de l’IDLJ, on peut discerner une volonté de contester le statu quo médiatique. Il y est mentionné qu’« une jeunesse de conviction se détournait du journalisme depuis plusieurs années en raison du conformisme régnant dans les écoles de journalisme et les médias ». « Elle avait le sentiment de penser trop différemment pour y réussir. Désormais, cette jeunesse aspire à réinvestir le champ journalistique. »

L’enquête de La lettre 

La Lettre a cosacré une enquête à l’IDLJ. Selon nos confrères, « à l’Institut libre de journalisme (ILDJ), la riposte culturelle pour « éradiquer la bien-pensance de gauche » dans les médias se structure ». « Si ses diplômés intègrent sans peine les rédactions de médias « amis », les rédactions généralistes demeurent réticentes. »

D’après La Lettre, « l’ILDJ s’appuie sur un réseau de formateurs, d’intervenants et d’invités proches de mouvances issues de la droite traditionnelle, identitaire ou extrême ». « Il a par exemple invité le propagandiste Philippe Migault, épinglé par l’Assemblée nationale pour « ses perspectives extrêmes » sur la Russie. Il y est désormais persona non grata. »

« Pendant leur cursus, les étudiants de l’ILDJ effectuent piges et stages dans les rédactions qui partagent ses valeurs : L’Incorrect, Valeurs actuelles, Omerta, Livre noir, CNews… Pour l’heure, les portes des médias moins marqués à droite demeurent fermées », précisent nos confrères.

Selon eux, « Afin d’élargir leurs horizons professionnels, de plus en plus de diplômés de l’ILDJ préfèrent tenter les concours d’entrée aux écoles de journalisme en prenant soin d’expurger leur passage sur les bancs de l’Institut libre de journalisme de leur CV. »

Laisser un commentaire