L’ESA veut mettre les activités spatiales au service des Objectifs de développement durable 2030

Par Grégory Fiori 
Lors du sommet qui a eu lieu à Séville les membres de l’Agence spatiale européenne ont donc discuté de la manière dont les activités spatiales peuvent permettre d’avancer vers des objectifs durables et respectueux de l’environnement, sans doutes dans le cadre des Objectifs de Développement Durable 2030 des Nations unies qui ont été inspirés par l’agenda 2030 du fondateur du Forum économique mondial Klaus Schwab et qui ont également été adoptés par l’Union européenne. 
Ils ont unanimement décidé d’appuyer les programmes de lanceurs Ariane 6 et Vega-C, dans un contexte de forte concurrence spatiale internationale. Le président de l’ESA, Josef Aschbacher, auquel il est fait référence sur le site du FEM a mis en exergue la période charnière que traverse l’exploration spatiale, soulignant l’impératif pour l’Europe de s’adapter aux révolutions menées par le secteur privé, notamment par des entités telles que la compagnie américaine Space X.
L’ESA a convenu d’apporter un appui financier conséquent pour les lanceurs Ariane 6, dont le premier vol est désormais espéré pour 2024, et pour Vega-C. Ce soutien comprend une subvention annuelle pouvant atteindre 340 millions d’euros pour Ariane 6, qui servira à équilibrer les coûts opérationnels entre le 16e et le 42e lancement, prévus entre 2026 et 2030. Vega-C pourrait également recevoir jusqu’à 21 millions d’euros annuellement, pour la même série de lancements.

L’engagement de l’ESA inclut l’achat de sept lancements institutionnels par an, répartis entre Ariane 6 et Vega-C, destinés à déployer des satellites européens. Bien que l’Allemagne ait exigé une mise en concurrence ouverte pour les lanceurs européens, ce principe ne sera appliqué que dans une phase ultérieure.

Les délibérations entre les États membres de l’ESA ont été marquées par des discussions ardues, Berlin faisant pression pour une ouverture compétitive du marché des lanceurs, une demande finalement prise en compte pour l’avenir.

Le président Français et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, s’est félicité de cette accord. « Nous avons décidé en Européens de nouveaux financements pour Ariane 6. Et c’est ensemble que nous développerons les fusées de demain et irons plus loin dans l’exploration spatiale », déclare-t-il sur X.

Le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton affirme pour sa part que « L’Europe a —momentanément — perdu son accès à l’espace ».

Selon lui, « L’accord au sein de l’ESA est une 1ère avancée mais nous devons aller plus loin ». Il préconise « Plus de concurrence », « moins de ‘retour géographique' », l’« Agrégation des lancements institutionnels » et la  « Préférence : UE, ESA & États membres ». 

Thierry Breton évoque également l’utilisation de « Galileo », « Copernicus » et « IRIS2 pour notre sécurité et notre défense », la protection de « notre infrastructure spatiale des menaces », la réduction des « dépendances technologiques » et la garantie à « un accès autonome de l’UE à l’espace ». 

 

Ainsi Thierry Breton et Elon Musk ne s’opposent pas seulement sur le terrain de la régulation des réseaux sociaux, concernant également la conquête spatiale.

Mais sur ce terrain dans lequel il n’est pas soumis au DSA, Elon Musk semble un tant d’avance. Sur X, il annonce que Space X effectue un lancement tous les trois jours et qu’à partir de l’année prochaine, la cadence sera d’un lancement tous les trois jours.

 

Laisser un commentaire