Les révélations du Canard enchainé sur la scission d’Atos confirment nos doutes sur le soutien du Forum économique mondial à Daniel Kretinsky

L’entreprise de services informatiques Atos traverse une période tumultueuse, rythmée par des démissions, des accusations financières et des dépenses exorbitantes, pour faciliter sa vente à Daniel Kretinsky. Celui-ci aurait couté 400 millions d’euros à Atos, selon le Canard enchainé, pour rétribuer des cabinets de conseils, des banques et des anciens salariés du groupe dont Thierry Breton. La plupart de ces entités sont liées au Forum économique mondial. 

Le récent départ anticipé de Bertrand Meunier est la preuve flagrante de cette tourmante. Au lieu d’attendre l’assemblée générale extraordinaire programmée pour la fin de l’année, Meunier a choisi de démissionner, face à une opposition croissante au sein du conseil d’administration.

Mais ce n’est que la pointe de l’iceberg. Quatre jours avant cette démission, le fonds d’investissement Ciam a porté plainte contre le fonds Alix AM pour « information fausse ou trompeuse », dans le cadre de la vente à Kretinksy de la branche d’infogérance d’Atos et une prise de participation minoritaire de 7,5% dans sa filiale Eviden, qui recouvre notamment la cybersécurité et les supercalculateurs, ce qui n’est pas sans poser de question au niveau stratégique, car ces derniers permettent notamment la simulation d’essais nucléaires. Certains élus du groupe Les Républicains au Sénat envisagent d’ailleurs de demander une enquête parlementaire à ce sujet.

Pour Anne-Sophie d’Andalou, codirigeante de Ciam, « ce projet n’a pas de sens et n’enrichit que les intermédiaires ».

Les coûts de ce projet sont astronomiques. Le Canard enchainé, citant des sources financières évoquent une dépense approximative de « 400 millions d’euros » pour Atos, ce que l’entreprise n’a pas démenti  à nos confrères. Avec une dette avoisinant les 9,5 milliards d’euros, Atos s’est entourée d’une multitude de conseillers pour mener à bien ses opérations.

Cette manne aurait profité au Cabinets de conseil Boston Consulting Group et Mc Kinsey, qui font partie du Forum économique mondial, le second étant même le sponsor stratégique de Davos 2O23. En plus de la Banque Rotchild, par laquelle est passé notre président et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, la BNP Paribas et JP Morgan, qui sont, elles aussi affiliées au FEM, et la Perella Weinberg Partners, dont le fondateur Joseph R. Perella est aussi un contributeur du FEM, ont été chargées de la restructuration financière.

Thierry Breton, pour sa part, est accusé, selon le Canard enchainé, « d’avoir fait grossir le groupe d’informatique à coups de rachats mal digérés » et de s’être « délesté de toutes ses actions pour la modeste somme de 45,7 millions d’euros », lorsqu’il a été nommé Commissaire européen au marché intérieur le 1er décembre. Elles valaient alors 70 euros et n’en valent pas plus de 5 désormais. De plus, le groupe Atos, « a dû décaisser 20 millions d’euros pour assurer », la future retraite de Thierry Breton qui s’élèvera à « 711 000 euros pas an ». 

Pour rappel, alors qu’il était en voyage au Japon, lors du G7 à Hiroshima, pour discuter de la coopération dans le domaine des puces électroniques et sécuriser la chaîne d’approvisionnement des semiconducteurs, Thierry Breton, avait répondu à l’invitation du fondateur du Forum économique mondial, Klaus Schwab, pour participer à un évènement organisé à Tokyo par le FEM.

En marge de la tempête qui secoue Atos, Édouard Philippe a démissionné en mai 2022. Il aura gagné 120 000 euros en 18 mois. Rodolphe Bemer, l’ancien patron de Canal Plus et brièvement directeur général d’Atos depuis janvier 2022, a activé son parachute doré pour toucher 3 millions d’euros après seulement six mois à ce poste, avant de rejoindre TF1.

Par Grégory Fiori

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