Alors que le gouvernement mène tambour battant une réforme de l’audiovisuel public, plus de 1 400 salariés de Radio France, ont exprimé leurs vives inquiétudes dans une tribune publiée mercredi dans les colonnes du journal Le Monde, dénoncant une réforme qu’ils jugent « démagogique, inefficace et dangereuse ». Parmi les signataires ont retrouve même Léa Salam, fille du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Ghassan Salamé.
Une réforme précipitée et sans concertation
La réforme menée par le député Renaissance de la Loire Quentin Bataillon, qui milite pour lutte contre la désinformation, propose de fusionner les différentes entités de l’audiovisuel public, incluant radios et télévisions, d’ici janvier 2026. Cette mesure est critiquée par les journalistes de Radio France, pour son manque de concertation et de transparence. Les signataires de la tribune s’interrogent sur les véritables motivations derrière cette réforme et craignent qu’elle n’affaiblisse un secteur qui connaît pourtant un succès considérable.
Un média plébiscité
Les journalistes rappellent que Radio France est un acteur majeur de l’audiovisuel public en France, avec des antennes écoutées chaque jour par plus de quinze millions de personnes et 92 millions d’écoutes à la demande chaque mois. Cette popularité est couplée à une exigence de qualité que les signataires de la tribune souhaitent protéger. Ils mettent en garde contre les risques de dilution de cette identité forte dans un ensemble fusionné.
Risques pour l’indépendance et le pluralisme
Le risque majeur souligné par les journalistes est celui de l’indépendance éditoriale. La nomination d’un PDG unique pour cette superstructure pourrait placer les médias publics sous une influence politique directe, surtout après la suppression de la redevance audiovisuelle, qui a déjà fragilisé leur financement. Ils appellent à la protection du pluralisme et de l’indépendance, essentiels à la démocratie.
Conséquences culturelles et économiques
Les journalistes de Radio France soulignent également l’impact culturel et économique potentiel de cette fusion. Radio France joue selon eux, un rôle crucial dans la promotion de la diversité culturelle, diffusant une large variété de programmes et soutenant de nombreux secteurs artistiques. Une rationalisation excessive pourrait réduire ces contributions vitales. De plus, ils arguent que la fusion ne générerait pas les économies espérées, mais au contraire entraînerait des coûts importants et une complexification bureaucratique.
Un appel à la raison
Les signataires de la tribune appellent à repenser cette réforme précipitée. Ils affirment leur soutien aux collègues de la télévision publique avec qui ils collaborent déjà étroitement, mais insistent sur le fait qu’une fusion n’est pas nécessaire pour continuer à offrir un service public de qualité. Ils exhortent le gouvernement à ne pas briser un service qui fonctionne bien et à éviter une transformation qui pourrait nuire à l’ensemble de l’audiovisuel public.
Cette tribune est un appel fort et urgent pour la préservation de l’identité et de l’indépendance des médias publics en France, face à une réforme jugée à la fois précipitée et potentiellement dévastatrice.
Elle n’a pas manqué de faire réagir, Guillaume Meurice, le journaliste qui a été suspendu par la présidente de Radio France, Sybile Veil, camarade de promo à l’ENA de Macron et de Boris Vallaud-Belkacem, mari de la Young Global Leader du Forum économique mondial, Najat Vallaud-Belkacem.
Il relève que même Nagui et Léa Salamé, fille du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Ghassan Salamé, font partie des signataires.