Les élus écologistes annoncent que le conseil de Saint-Etienne Métropole, réuni le 23 mars 2023, a adopté un vœu déposé par les élus écologistes concernant la préoccupation croissante liée à la présence des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) dans l’environnement.
Ces composés chimiques, réputés pour leur résistance et utilisés dans de nombreux produits industriels et de consommation courante, sont surnommés « produits chimiques éternels » ou « polluants éternels » en raison de leur persistance environnementale.
Des enquêtes journalistiques menées en 2022 ont mis en lumière la pollution par les PFAS dans la vallée de la chimie, entraînant une mobilisation citoyenne et une réponse des autorités régionales. La Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) et l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes ont depuis réalisé des études d’imprégnation dans la région. Ces études se concentrent particulièrement sur les sites de Pierre-Bénite dans la métropole de Lyon et de Rumilly en Haute-Savoie.
Un Plan d’action national et des Demandes Locales
Le Gouvernement a lancé en janvier un plan d’action PFAS 2023-2027, axé sur la réduction des risques, la surveillance accrue de ces substances, la production de connaissances scientifiques et l’amélioration de l’accès à l’information pour les citoyens. Néanmoins, face aux nouvelles informations et restrictions révélées par les médias et la DREAL – telles que la présence de PFOA dans des mâches, des conseils contre la consommation de certains produits alimentaires et des restrictions d’utilisation de l’eau – il apparaît, selon les élu.e.s écologistes, « nécessaire de renforcer les mesures de protection et d’action publique ».
Les Revendications du Conseil de Métropole
Les membres du conseil demandent à l’État une plus grande transparence sur les risques liés aux PFAS, notamment concernant « l’eau potable et les produits alimentaires ». Ils appellent à l’implication des citoyens, en particulier des riverains des sites pollués, dans le suivi des études et la création d’instituts écocitoyens pour la connaissance des pollutions. Le conseil souligne l’urgence de mener des enquêtes sanitaires pour délimiter les périmètres de contamination et insiste sur le financement de la recherche sur les impacts des PFAS sur la santé et la biodiversité.
La résolution appelle également à un programme national de dépollution des sols, impliquant une contribution financière des entreprises pollueuses, notamment dans l’industrie chimique, et à des recherches sur les méthodes de dépollution spécifiques aux PFAS. La compensation des agriculteurs affectés par la contamination et le soutien aux collectivités dans la gestion de l’approvisionnement en eau potable figurent parmi les autres demandes.
Enfin, Saint-Etienne Métropole encourage l’État à rejoindre l’initiative de cinq pays européens visant à l’interdiction des PFAS par l’Union Européenne, soulignant la nécessité d’une action coordonnée et décisive à l’échelle européenne contre cette menace persistante pour l’environnement et la santé publique.