Le surgissement du Forum économique mondial dans l’histoire du conflit Israëlo-Palestinien

Suite au retrait israélien qui a eu lieu en 2005 après la Seconde Intifada, de nombreux contributeurs de l’Agenda 2030 du Forum économique mondial sont devenus des protagonistes du conflit israélo-palestinien. À commencer par l’actuel président de l’Etat de Palestine Mahmoud Abbas, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou ou encore l’ancien chef du renseignement militaire de l’État hébreu, Amos Yadlin, qui affirmait en 2007 qu’« Israël serait heureux si le Hamas s’emparait de Gaza parce que l’armée pourrait alors traiter Gaza comme un Etat hostile ». 

La bande de Gaza, région palestinienne entre la mer Méditerranée, Israël et l’Égypte, était autrefois sous mandat britannique. L’ONU a suggéré en 1947 de diviser la Palestine en un État juif, un État arabe et de placer Jérusalem sous administration internationale. Malgré l’accord des Juifs, les Arabes et les pays musulmans voisins l’ont refusé. Après la création d’Israël en 1948, l’Égypte a envahit Gaza. En 1949, après la cessation des hostilités, David Ben Gourion avait proposé d’incorporer Gaza à Israël contre l’établissement de réfugiés en Israël, proposition refusée par l’Égypte qui n’a cependant pas revendiqué Gaza mais est devenue son administrateur de facto. En 1956, lors de la crise de Suez, Israël s’est emparé de Gaza mais s’en est retiré sous pression internationale. Depuis les années 50, la résistance palestinienne est montée en puissance et l’armée Israëlienne a effectué plusieurs occupations israéliennes. Bien qu’Israël ait d’abord autorisé la circulation des Palestiniens, les tensions s’exacerbèrent. La première Intifada surgit en 1987, coïncidant avec l’ascension du Hamas. Les années 90 voient des restrictions de mouvement croissantes pour les Palestiniens. En dépit des accords d’Oslo, la seconde Intifada a éclaté en 2000, pendant laquelle Israël a intensifié ses mesures punitives contre Gaza et a repris le contrôle du territoire.

L’entrée en lice du Forum économique mondial lors du retrait Israëlien après la seconde Intifada

En 2005, Israël s’est retire de la bande de Gaza, qui est passé sous le contrôle de l’Autorité palestinienne suite à un plan de désengagement initié par le premier ministre israélien de l’époque, Ariel Sharon. À la mort de Yasser Arafat en novembre 2004, l’ancien premier ministre de Palestine et contributeur de l’Agenda 2030 du Forum économique mondial Mahmoud Abbas est devenu président de l’Etat de Palestine, une fonction qu’il occupe toujours aujourd’hui. Celui-ci a qualifié le dernier discours d’Arafat devant le Conseil constitutif d’« extrémiste », souhaitant relancer le processus de paix. Il espèrait contenir la poussée du Hamas, dont la pression avait grandement contribué au retrait Israélien. 

L’ancien président de la Banque mondial, James Wolfensohn, un miliadaire new-yorkais de confession juive, fut désigné envoyé spécial du Quartet constitué des États-Unis, de l’Union européenne, de la Russie et des Nations unies. Son objectif était de revitaliser l’économie de Gaza. Celui qui est également membre du comité directeur du groupe Bildeberg, un rassemblement annuel et informel d’environ cent trente personnes, essentiellement des Américains et des Européens, composé en majorité de personnalités de la diplomatie, des affaires, de la politique et des médias, est parvenu grâce à son réseau à récolter 9 milliards de dollars de promesses de dons, à tel point que le New York Times s’était mis à rêver d’un « Dubaï sur la Méditerranée ». James Wolfensohn a travaillé sur l’Agreement on Movement and Access (AMA), un accord israélo-palestinien qui avait pour but de désenclaver le territoire signé sous l’égide de Condoleezza Rice, la secrétaire d’Etat américaine de l’époque, qui a eu pour assistant spécial Cameron J. Bell, lui aussi contributeur de l’Agenda 2030 du FEM. Mais l’AMA a été entravé par de nombreux obstacles, notamment la fermeture intermittente du terminal de Karni, motivée par des questions de sécurité selon Israël, qui ont été accusée de torpiller l’accord. Entre 2005 et 2006, les tirs de roquettes et de mortiers du Hamas sur les localités du sud d’Israël, n’ont pas arrangé les choses.

Après la victoire électorale du Hamas aux éléctions législatives de 2006, les États-Unis sous l’impulsion de leur conseiller adjoint à la sécurité nationale, le néoconservateurle Elliott Abrams qui s’opposait à toute pression sur Israël, ont lâché Wolfensohn.

Le 13 juin 2007, le chef du renseignement militaire israélien et contributeur de l’Agenda 2030 du Forum économic mondial, Amos Yadlin, aurait affirmé à l’ambassadeur américain à Tel-Aviv, Richard Henry Jones, qu’« Israël serait heureux si le Hamas s’emparait de Gaza parce que l’armée pourrait alors traiter Gaza comme un Etat hostile », selon le journal Le Monde précisant que « la conversation, consignée dans un câble du département d’Etat américain », a été « rendu public par WikiLeaks ».

Le lendemain, les troupes du Fatah, loyales à Mahmoud Abbas, subissaient une défaite face au Hamas lors d’un conflit civil ayant duré cinq jours. Le Hamas, prenait alors le contrôle total de la bande de Gaza, qui fut alors soumis à un blocus strict par Israël, avec des restrictions sur les importations, allant des denrées alimentaires aux matériaux de construction.  Toujours selon Le Monde, Dov Weissglas, le conseiller spécial d’Ariel Sharon puis d’Ehud Olmert aurait affirmé que l’objectif aurait été  «  de mettre les Palestiniens au régime, sans les faire mourir de faim « . D’après nos confrères,  » Les diététiciens de l’armée israélienne «  auraient alors  » calculé la ration calorique permettant de maintenir le Gazaoui moyen juste au-dessus du seuil de malnutrition « . 

L’arrivée au pouvoir en 2009 du contributeur de l’Agenda 2030 du Forum économique mondial Benyamin Nétanyahou n’a pas arrangé les choses. Jusqu’en 2021, plusieurs conflits ont éclaté entre Israël et le Hamas. Entre 2018 et 2019, des « marches du retour » ont par exemple été organisées le long de la frontière de Gaza pour protester contre le blocus, mais elles ont été sévèrement réprimées par les forces israéliennes. Le bilan est de 200 morts et 7 100 blessés par balles côté palestinien, mais s’élève à plusieurs milliers de morts depuis que Nétanyahou est aux manettes.

Les tensions ont connu une escalade le 7 octobre dernier avec le raid du Hamas et ses crimes odieux en Israël, qui a entrainé une féroce réplique Israëlienne. Celle-ci ne doit pas être pour déplaire à l’ancien chef du renseignement israélien, Amos Yadlin, qui avait tenu des propos ferme à l’égard du Hamas et qui depuis le début du conflit en Ukraine milite pour la livraison d’armes israéliennes à l’Ukraine.

Par Gregory Fiori 

Laisser un commentaire