Le Dr Tedros aurait été visé par une enquête des services de renseignements éthiopiens

Selon le Financial Afrik, le Directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus a fait l’objet d’une enquête du gouvernement éthiopien alors qu’il sollicitait un autre mandat de cinq ans à la tête de l’agence onusienne.  

En juillet 2021, des documents du Service éthiopien de Renseignement Financier, obtenus par la Plateforme pour la Protection des Lanceurs d’Alerte en Afrique (PPLAAF), ont révélé que des preuves avaient été rassemblées contre Tedros, sa femme et leurs enfants, y compris des demandes d’informations aux banques commerciales éthiopiennes. À quelques semaines de la fin de la période de nomination de l’OMS, un enquêteur  a soumis un rapport détaillé au chef du Service de Renseignement Financier, exhortant une révision rapide. Le rapport, intitulé « Inspection et Analyse sur la Suspection de Détournement de Fonds et de Blanchiment d’Argent des Produits du Crime par Tedros Adhanom : Partie 1 », contenait de graves accusations, notamment l’abus de pouvoir et le détournement de fonds gouvernementaux.

Cependant, le PPLAAF évoque des « sources d’information douteuses et des allégations non étayées ». Ce n’est toutefois pas la première fois que le DG de l’OMS est au coeur de polémiques. Dans un article publié le 13 mai 2017, le New York Times expliquait qu’ « Un candidat de premier plan à la tête de l’Organisation mondiale de la santé a été accusé cette semaine d’avoir dissimulé trois épidémies de choléra dans son pays d’origine, l’Éthiopie, lorsqu’il était ministre de la Santé ». Ces accusations venaient d’un concurrent à la course à la direction général de l’OMS, le Dr David Nabarro. Le Dr Tédros avait répondu qu’il s’agissait d’une campagne de diffamation pour ruiner sa candidature.

À cette époque, une campagne avec le hashtag #NoTedros4WHO avait circulé sur les réseaux sociaux pour protester contre la candidature de celui qui avait également été ministre des Affaires étrangères de l’Éthiopie entre 2012 et 2016 à une période où des opposants aux régimes ont été emprisonnés ou tués, comme l’affirme un article de Quartz Africa publié le 18 mai 2017.

Tedros, originaire de la région du Tigré, a souvent exprimé sa position sur le conflit opposant cette région au gouvernement éthiopien, affirmant que la situation au Tigré était pire qu’en Ukraine, mais que les gens ne s’en préoccupaient pas en raison de la couleur de la peau.

Le conflit au Tigré a causé d’énormes pertes en vies humaines et a exposé des millions de personnes à des besoins humanitaires urgents. Un accord de cessation des hostilités a été signé en novembre dernier entre le gouvernement éthiopien et le Front populaire de libération du Tigré (TPLF) pour mettre fin au conflit.

En 2020, le Dr Tedros a démenti les accusations d’un général éthiopien qui affirmait que le DG de l’OMS aurait contribué à l’approvisionnement en armes des rebelles du Tigré. Tedros Adhanom Ghebreyesus a en effet fait parti du Front populaire de libération du Tigré (TPLF). Il ne cache d’ailleurs pas ses liens avec le porte-parole du FLPT Getachew Reda, qui l’avait félicité au moment de sa réélection. Le Dr Tédros lui avait répondu « Merci mon frère pour ton soutien ».

 

 

 

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