La Fédération de Russie a annoncé aujourd’hui, qu’elle se retirait du Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe (FCE), un traité symbolisant la gfin de la guerre en froide, conclu en 1990 qui vise à établir des plafonds pour le nombre d’équipements militaires conventionnels. Dans la foulée, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche et contributeur de l’Agenda 2030 du Forum économique mondial, Jake Sullivan, a annoncé que les Etats-unis suspendront également l’application de toutes les obligations du Traité FCE entre eux et tous les autres États parties, à compter du 7 décembre.
Par Grégory Fiori
Le Traité sur les Forces Armées Conventionnelles en Europe, souvent abrégé en FCE (en anglais, CFE pour Conventional Armed Forces in Europe Treaty), a été conclu à Paris le 19 novembre 1990 par 34 pays membres de l’OTAN et de l’ancien Pacte de Varsovie. Lorsqu’il a été signé lors du sommet de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) à Paris, François Mitterrand s’était exclamé que « Yalta s’est terminée ce jour même ». Ce traité établit en effet des plafonds pour le nombre d’équipements militaires conventionnels, incluant des véhicules blindés, des hélicoptères d’assaut, des chars de combat principaux, des avions de chasse et de l’artillerie lourde, que les nations signataires sont autorisées à stationner dans la zone couverte par le traité, l’Europe, pour l’essentiel.
« Aujourd’hui, la Fédération de Russie s’est retirée du Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe (FCE). La guerre d’agression contre l’Ukraine – un autre État partie au FCE – a fondamentalement modifié les circonstances qui étaient essentielles au consentement des États parties au FCE à être liés par le traité, et a radicalement transformé les obligations découlant du traité. les États-Unis suspendront l’application de toutes les obligations du Traité FCE entre eux et tous les autres États parties, à compter du 7 décembre, conformément à nos droits en vertu du droit international », vient d’annoncer Jake Sullivan selon des propos rapportés le journaliste de Today News Africa, Simon Ateba.
Sullivan a précisé que la décision des États-Unis a été prise en étroite consultation avec les alliés de l’OTAN et soutenue par un certain nombre de partenaires du Traité FCE qui ne sont pas membres de l’OTAN.
D’après lui, l’unanimité des alliés concernant cette suspension reflète la position collective selon laquelle il serait inacceptable de continuer à être contraints militairement par les termes du Traité FCE alors que la Russie, dont les forces armées sont les plus importantes d’Europe, ne l’est plus.
Cette suspension des obligations liées au Traité FCE est vue par le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche comme un renforcement de la capacité de dissuasion et de défense de l’Alliance. Elle lève les restrictions qui pèsent sur la planification militaire et les déploiements, restreignant ainsi les actions militaires, un cadre qui ne limite plus la Russie depuis son retrait du traité.
« Même si le retrait de la Russie du Traité FCE démontre une nouvelle fois le mépris persistant de Moscou à l’égard du contrôle des armements, les États-Unis, nos alliés de l’OTAN et nos partenaires responsables restent attachés à un contrôle efficace des armements conventionnels en tant qu’élément essentiel de la sécurité euro-atlantique. poursuivre des mesures visant à renforcer la stabilité et la sécurité en Europe en réduisant les risques, en prévenant les idées fausses, en évitant les conflits et en instaurant la confiance », conclu Sullivan.