Sous l’impulsion de la contributrice de l’Agenda 2030 du Forum économique mondial Anne Hidalgo, et en raison des désaccords de certains socialistes proches du FEM avec la position de La France Insoumise sur le conflit israélo-palestinien, le Parti Socialiste envisage de se retirer de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, menaçant ainsi la pérennité de cette coalition.
Par Gregory Fiori
« Toute la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ne prouve qu’une chose : la violence ne produit et ne reproduit qu’elle-même. Horrifiées, nos pensées et notre compassion vont à toutes les populations désemparées victimes de tout cela. Le cessez-le-feu doit s’imposer. La France doit y travailler de toutes ses forces politiques et diplomatiques. Les peuples palestinien et israélien doivent pouvoir vivre côte à côte, en paix et en sécurité. La solution existe, celle des deux États, conformément aux résolutions de l’ONU », a réagi Jean-Luc Mélenchon tout de suite après les attaques du Hamas en Israël.
Mais la position tout en nuance du leader de la France Insoumise, qui n’est finalement rien d’autre que le cap tenu par la diplomatie française de De Gaule à Chirac, n’a pas résisté au contexte politique et médiatique Français qui s’est transfiguré depuis l’élection du contributeur de l’Agenda 2030 Nicolas Sarkozy, qui a vu deux autres contributeurs du FEM lui succéder : François Hollande et Emmanuel Macron.
La parole de la France Insoumise pourtant pleine de bon sens est devenue inaudible dans un tel contexte, alors que Mathilde Panot et Jean-Luc Mélenchon ont refusé de qualifier le Hamas d’organisation terroriste. Dans une interview accordée au Monde, François Ruffin avait tout de même déclaré le 10 octobre : « On doit mettre des mots forts sur des actes horribles, sinon notre parole est discréditée, moquée, enlisée dans des justifications byzantines, pas à la hauteur de la gravité des événements ».
La résolution du Parti communiste
Dimanche, le Parti Communiste français a voté à 93 % en faveur d’une résolution pour se séparer de la Nupes, marquant une distance avec la coalition dominée par La France insoumise. Son secrétaire général, Fabien Roussel, envisage un « nouveau front populaire », «une nouvelle page du rassemblement de la gauche et des écologistes».
Les frictions entre le PCF et LFI ne datent pas d’hier, mais suite aux récents évènements au Moyen-Orient, le Parti communiste français a insisté sur la nécessité d’une gauche soudée, alors que les partis de la Nupes se désolidarisent de la position de la France Insoumise.
Le trouble vient donc du refus de certains Insoumis de qualifier le Hamas d’organisation terroriste et Danièle Obono a remis une pièce dans le Juke box ce matin lors de l’émission de Jean-Jacques Bourdin diffusée sur Sud Radio.
Les réactions à gauche suite aux propos d’Obono.
Du côté des écologistes qui semblent encore marqués par la polémique qui a fait suite à l’invitation de Médine à leurs universités d’été, Marine Tondelier, secrétaire général du parti a fermement réagit aux propos de Danièle Obono, semblant siffler la fin de la récréation d’un « Bon maintenant ça suffit » publié sur X. « Ce qu’il s’est passé le samedi 7 octobre en Israël n’avait rien à voir avec de la « résistance ». Cela n’a pas aidé les Gazaouis, bien au contraire – chaque image reçue ces derniers jours le montre. Et ce genre de propos scandaleux non plus », assène-t-elle.
La Dir’ Com du PCF, Julia Castanier a également vivement critiqué les propos d’Obono.
La fronde des socialistes proches du Forum économique mondial
Mais la plus grande contestation est venue du côté du PS. Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et opposant à la Nupes au sein Parti socialiste, proche du président du Conseil constitutionnel et contributeur du Forum économique mondial Laurent Fabius (dont le fils travaille pour Mc Kinsey), a déclaré que « la gauche claire ne peut pas travailler avec des personnes qui tiennent de tels propos ».
Même son de cloche du côté de la Maire de Paris et contributrice de l’Agenda 2030 du Forum économique mondial Anne Hidalgo. Avec Mayer-Rossignol et la présidente de la région Occitanie Carole Delga, elle avait déjà annoncé lundi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, « la suspension immédiate de tout cadre commun d’actions avec La France insoumise » dans l’exercice de leurs fonctions, appelant le PS, « ses fédérations, ses groupes politiques, ses partenaires de gauche et écologistes à faire de même ».
L’ex-dirigeant socialiste avait taxé le refus Insoumis de qualifier le Hamas d’organisation terroriste de « faute morale et politique », avant de conseiller aux actuels dirigeants du Parti socialiste de rester « eux-mêmes ». L’ancien locataire de l’Élysée estimait « pas du tout acceptable » que Jean-Luc Mélenchon et la France Insoumise soient actuellement « à la première place de la gauche ». « Le rôle du PS, c’est de redevenir les premiers à gauche. »
Alors que se profil le Conseil national du PS, qui doit avoir lieu ce mardi soir et que les opposants à la Nupes proche du FEM avaient le couteau entre les dents, Olvier Faure a estimé ce matin sur France Inter, que le Jean-Luc Mélenchon, ne pouvait « plus prétendre être celui qui incarne l’ensemble de la gauche et de l’écologie ». Le premier secrétaire du PS qui avait imposé sa ligne pro Nupes au sein de son parti a annoncé qu’il proposerait au Conseil national du PS « un moratoire » pour « obtenir une clarification » sans laquelle les socialistes « ne particip(eront) plus à l’Intergroupe de la Nupes » à l’Assemblée nationale.
Olivier Faure a déploré que « depuis une semaine, (…) on (ne) parle exclusivement de la France Insoumise qui a refusé à un moment de qualifier le Hamas d’organisation terroriste ». Olivier Faure a exprimé sa frustration face aux controverses qui entravent la visibilité de la gauche, critiquant la méthode de Jean-Luc Mélenchon, accusant sa stratégie de polarisation constante de nuire à la gauche. Faure a plaidé pour une approche plus démocratique et collective au sein de l’alliance, rejetant la concentration du pouvoir. Il a appelé à une candidature unifiée pour les élections présidentielles de 2027 considérants que le leader de la France Insoumise ne serait pas le meilleur candidat et insisté sur le besoin d’une sixième République qui favorise une approche collective plutôt qu’un leadership autoritaire.
Le « moratoire » a été confirmé par le député PS du Calvados Arthur Delaporte lors d’une conférence de presse à l’Assemblée.
Du côté des écologistes, des voix s’élèvent pour dire que sans le PS la Nupes n’existerait plus.
La réponse de Jean-Luc Mélenchon n’a pas tardé, l’Insoumis affirmant sur X qu’ « O. Faure rompt la NUPES pour fait personnel à mon sujet à propos d’Israël/Palestine ». « J’ai dit ma vision dans deux conférences et trois tweets. Chacun jugera. Je ne peux que répéter ici les mots d’ordre que j’ai adoptés avec lesquels Faure et le PS sont en désaccord : cessez le feu, libération des otages, corridor humanitaire, fin du blocus de Gaza, condamnation de tous les crimes de guerre et jugement des criminels par la CPI, solution politique de l’ONU avec deux États viables aux frontières sûres , France non alignée. »
En conférence de presse, la députée insoumise Mathilde Panot a déclaré que « Le Parti socialiste est en train de prendre un prétexte pour essayer de rompre sur la question de la Nupes sur des questions internationales ». « Je trouve que c’est indigne dans ce moment de le faire comme ils le font. »
« Ce qui est problématique, c’est de ne pas respecter le programme pour lequel nous avons toutes et tous été élus » a-t-elle ajouté avant de demander à « ceux qui sont en train de s’éloigner de la Nupes » de s’expliquer. « Est-ce parce que la position pour la paix avec la solution avec deux États ne leur convient pas ? »
Le député Insousmis Arnaud Le Gall a quant à lui déclaré que LFI n’apporte « aucun soutien au Hamas, qui n’est pas un mouvement de résistance ». « Il est le produit de décennies de guerre et le produit conscient volontaire d’une certaine politique du mouvement d’extrême droite israélien. »
Ainsi le Hamas est bien le fruit de l’Histoire du conflit israélo-palestinien. Une histoire dans laquelle le Forum économique mondial est omniprésent depuis le retrait israélien de Gaza en 2005 qui faisait suite à la Seconde Intidafa. Depuis, de nombreux contributeurs de l’Agenda 2030 du Forum économique mondial sont devenus des protagonistes du conflit israélo-palestinien. À commencer par l’actuel président de l’État de Palestine Mahmoud Abbas, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou ou encore l’ancien chef du renseignement militaire de l’État hébreu, Amos Yadlin, qui affirmait en 2007 qu’« Israël serait heureux si le Hamas s’emparait de Gaza parce que l’armée pourrait alors traiter Gaza comme un État hostile ».
En France, la maire de Paris et contributrice de l’Agenda 2030 du Forum économique mondial, Anne Hidalgo qui est proche de Bernard Arnault, entourée de quelques proches, est à deux doigts de faire voler en éclat une coalition que le peuple de gauche appelait de ses vœux depuis des années, alors qu’elle n’a même pas fait 2% aux dernières élections. Il convient tout de même de rappeler que Jean-Luc Mélenchon était à deux doigts du deuxième tour, totalisant près de 22 % des suffrages