Un événement marquant s’est produit dans le domaine de la fusion nucléaire le 23 octobre dernier. Le tokamak JT-60SA de l’Institut de fusion de Naka, situé dans la préfecture d’Ibaraki au Japon, a produit son premier plasma. Après 15 ans sans activité de tokamak au Japon, le JT-60SA, maintenant le tokamak le plus puissant au monde, qui sera officiellement inauguré le 1er décembre représente une avancée majeure dans la recherche sur la fusion.
Le JT-60SA, haut de 15,5 mètres et capable de contenir 135m³ de plasma, a subi une transformation majeure depuis l’ancien JT-60, célébrant la fin de son assemblage en 2020. Cet appareil joue un rôle crucial dans l’optimisation des performances du plasma et prépare le terrain pour l’exploitation du projet Iter, actuellement en construction dans le sud de la France, près du centre d’études nucléaires de Cadarache. Ce projet vise à développer la fusion nucléaire comme une source d’énergie viable à long terme. Il regroupe trente-cinq pays, y compris les membres de l’Union européenne, l’Inde, le Japon, la Chine, la Russie, la Corée du Sud, les États-Unis, ainsi que la Suisse et le Royaume-Uni en tant qu’États associés.
Contrairement à Iter, qui utilisera un combustible tritium-deutérium, le JT-60SA fonctionnera d’abord à l’hydrogène, puis au deutérium, un isotope stable de l’hydrogène. Cette différence offre des perspectives uniques pour l’étude et l’amélioration des technologies de fusion.
Le JT-60SA est le fruit d’une collaboration significative entre le Japon et l’Union européenne, initiée par les accords « Broader approach » signés en 2007. Ces accords prévoient une coopération étendue dans trois installations au Japon, dont l’International Fusion Energy Research Centre (IFERC), l’International Fusion Materials Irradiation Facility/Engineering Validation and Engineering Design Activities (IFMIF/EVEDA) dans la préfecture d’Aomori et le JT-60SA.
Le Forum industriel atomique japonais (JAIF) souligne l’importance de cette installation dans l’avancement de la recherche sur la fusion nucléaire. Les connaissances acquises grâce au JT-60SA seront cruciales pour Iter et d’autres projets futurs, faisant du JT-60SA un centre essentiel pour la recherche et le développement dans le but d’un déploiement rapide de l’énergie de fusion.
Le compte X d »Iter n’a d’ailleurs pas manqué de féliciter « l’équipe Europe/Japon pour avoir réalisé le premier plasma au JT-60SA ! ».