Francis Garnier : Des bords du Furan aux rives du Mékong

Pierre Mazet (http://www.pierre-mazet42.com/) auteur de nombreux Polars et passionné d’Histoire nous présente des stéphanois ou des lieux de cette ville si sympathique.

Pour les Stéphanois, Francis Garnier, c’est le nom d’une courte rue qui joint la place Jean-Jaurès (enfin Marengo !) à la rue Roger Salengro. Francis, l’homme des grands espaces, jugerait sûrement bien étriquée la ruelle qui porte son nom. Mais, on ne choisit pas son lieu de naissance et Francis est bien né le 25 juillet 1839, à l’angle de cette petite rue, une pancarte nous le rappelle.

Sa vie stéphanoise est courte, la famille va s’installer à Marseille avant sa septième année et à quinze ans, il entre à l’école navale. De petite taille, mais au tempérament fougueux, il avait reçu le surnom de « Mademoiselle Bonaparte ». Mais Francis n’en a cure, ce qui l’attire, c’est le grand large. Dans les années 1860, l’Indochine fascine. Le lieutenant Garnier est choisi pour seconder le capitaine Doudart de la Grée dans une expédition qui doit remonter le Mékong de Saigon à la frontière chinoise. Le 5 juin 1866, l’expédition quitte Saigon. Elle ne s’achèvera que deux ans plus tard à Shanghai.

L’ambition de l’expédition ne se limite pas à l’exploration du fleuve, mais elle s’étend à l’ensemble du bassin. Il était donc impossible de parcourir le Mékong sans aller à la rencontre des ruines d’Angkor. Montés sur des éléphants et accompagnés de chars à buffles, les explorateurs pénétrèrent silencieusement dans la forêt vertigineuse qui avait envahi l’antique capitale des Khmers. Ainsi, Angkor leur apparut comme un immense entrelacs de racines et d’éboulis. Traversant les forêts du Laos, ils s’approchent de la Birmanie, explorent les régions encore inconnues de l’Indochine septentrionale. Enfin, après un an et quatre mois de cette vie de fatigue et d’aventures, ils entrent en Chine par la province de Nân.

Monument_à_Francis_Garnier,_Paris_6e

Doudart de la Grée décède et Francis Garnier prend la tête de l’expédition. C’est à Saigon, se termina leur long et périlleux voyage, le 29 juin 1868. Il avait duré deux années ! L’expédition de Garnier et de ses compagnons reste une de plus importantes de la deuxième moitié du XIXème siècle. Les honneurs s’abattent sur eux. En 1871, Garnier reçoit la médaille d’Honneur du Congrès de Géographie qu’il partage avec Livingstone. Francis Garnier a d’abord été enterré à Saigon aux côtés de Doudart de Lagrée.

Les cendres des deux hommes ont été remises au consul de France le 3 mars 1983. L’urne, qui les contient est maintenant enchâssée dans le socle de sa statue située place Camille Jullian, à la rencontre du Boul’mich et de la rue d’Assas. Comme quoi, être né dans une ruelle stéphanoise n’empêche pas d’avoir sa statue sur le boulevard Saint-Michel.

Pour en savoir plus :
Roger Vercel, Francis Garnier à l’assaut des fleuves, Paris, 1952
G. Taboulet, Le voyage d’exploration du Mékong (1866-1868): Doudart de Lagrée et Francis
Garnier, Revue Française d’Histoire d’Outre-Mer, 1970

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