La première modification vise à élargir le champ de l’article 11 de la Constitution, qui concerne le référendum. Actuellement, cet article se limite aux traités internationaux et aux réformes touchant à l’organisation des pouvoirs publics ainsi qu’à la politique économique, sociale et environnementale. Emmanuel Macron propose d’étendre le champ d’application du référendum aux questions de société, ouvrant ainsi la voie à un « référendum sur le référendum ». Cela permettrait de répondre aux demandes de la droite et de l’extrême droite qui souhaitent un référendum sur l’immigration.
La deuxième modification proposée par le chef de l’État concerne le référendum d’initiative partagée (RIP). Instauré en 2008, ce processus législatif permet aux citoyens de proposer une loi, à condition qu’un cinquième des membres du Parlement et un dixième des électeurs le soutiennent. Toutefois, aucune tentative n’a abouti en raison de contraintes excessives. Emmanuel Macron souhaite assouplir les conditions du RIP pour faciliter son utilisation.
Ces révisions constitutionnelles interviennent dans un contexte politique où diverses forces politiques ont exprimé le souhait de réviser la Constitution. La droite et l’extrême droite souhaitent élargir le référendum à des questions telles que l’immigration, tandis que la gauche souhaite assouplir les règles du RIP. Emmanuel Macron cherche ainsi à apaiser ces demandes en présentant des propositions qui répondent à des préoccupations démocratiques actuelles.
Selon le président la réforme de la constitution permettra de « relever les défis du temps et de surmonter les obstacles devant nous ». « Nous vivons un triple dérèglement: celui du climat, de la civilité et de l’ordre international. » Emmanuel Macron a également évoqué « la place grandissante des réseaux sociaux qui bouscule cet ordre ».
Cependant, ces propositions suscitent des débats au sein de la classe politique. Certains craignent que l’extension du référendum ne concurrence la démocratie représentative, tandis que d’autres redoutent l’ouverture d’une boîte de Pandore qui pourrait permettre à un leader populiste de consulter le peuple sur des questions contraires aux conventions internationales. Le président insiste sur la nécessité de maintenir les garanties de l’État de droit pour éviter de telles dérives.
Emmanuel Macron prévoit de discuter de ces propositions avec les chefs de parti lors d’une rencontre à Saint-Denis le 30 octobre. Une révision constitutionnelle nécessite l’approbation de l’Assemblée nationale, du Sénat, ainsi qu’une majorité des trois cinquièmes du Parlement réuni en Congrès ou par référendum. Le président espère ainsi donner suite à ces propositions et laisser son empreinte sur la Constitution, qui a déjà fait l’objet de nombreuses réformes au fil des ans.