Alors qu’Israël a coupé Internet hier, avant d’entamer une campagne massive de bombardements, Elon Musk, le magnat de la technologie, s’est engagé à rétablir la connectivité pour les organisations humanitaires opérant dans la région, grâce à ses satellites Starlink.
La coupure des communications à Gaza « risque de dissimuler des atrocités de masse », s’est inquiété hier l’ONG Human Rights Watch.
Le journaliste américain controversé Jackson Hinkle demandait à Elon Musk de sauver des vies et de fournir « StarLink à Gaza ! ».
Un message qui a été largement repris sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, de nombreux internautes français se sont mobilisés en utilisant le hashtag « #starlinkforgaza », le plaçant ainsi parmi les sujets les plus discutés en France
Face à cet élan de solidarité, Musk a réagi favorablement aujourd’hui, en répondant à un message d’Alexandria Ocasio-Cortez, qui exprimait ses préoccupations concernant la situation des professionnels et innocents à Gaza. Musk a assuré que Starlink s’efforcerait « d’assurer la connectivité pour les entités humanitaires présentes à Gaza ».
Un autre Internaute a indiqué que « le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres dispose d’équipes qui dirigent les efforts humanitaires à Gaza, qui ont toutes perdu le contact avec le monde extérieur ». « Ce n’est même pas une question de liberté d’expression, c’est une question de survie à ce stade », a-t-il ajouté, titillant ainsi le milliardaire qui a de nombreux déboires avec les Nations unies depuis qu’il a refusé pour son réseau social, la réglementation imposée par les Nations unis aux plateformes de réseaux sociaux avec leurs campagnes #Nonàlahaine et #Verified censées lutter contre les messages de haine et l’infodémie.
Musk a réitéré son engagement à collaborer avec l’ONU et d’autres organisations reconnues pour rétablir la communication.
Le précédent de l’Ukraine
L’année précédente, face à une situation similaire en Ukraine, Elon Musk avait déjà démontré l’efficacité de Starlink en déployant plus de 25 000 kits pour combattre les perturbations de communication causées par les attaques russes.
Cependant, Elon Musk a annoncé en octobre 2022 que SpaceX ne pourrait plus financer indéfiniment le service, indiquant un coût potentiel de 100 millions de dollars d’ici la fin de l’année et demandant aux autorités américaines de prendre en charge les coûts. Cela intervenait après de nombreuses frictions avec les Nations unies et un peu avant la sortie des Twitter Files, qui ont révélé entre autre les liens entre la famille Biden et l’Ukraine. La décision est intervenue après que Gwynne Shotwell, présidente de SpaceX ait annoncé que l’Ukraine utilisait le réseau Starlink pour des activités militaires, en violation de l’accord qui stipulait que Starlink est destiné uniquement à des fins humanitaires. Musk a souligné sur Twitter que Starlink ne devrait pas être utilisé pour des frappes de drones à longue portée.
Les déconvenues de Musk en Turquie
Après le séisme qui avait frappé la Turquie et la Syrie, Elon Musk avait proposé son aide via Starlink, mais les autorités turques ont décliné cette offre. Avec les Nations unies, elles avaient déjà actionné « la Charte internationale Espace et catastrophes majeures », qui permettait aux satellites du CNES, de l’ESA et de l’agence spatiale canadienne de tourner leurs yeux vers la région. Bizzarement, les autorités turques ont ensuite restreint twitter dans le pays.
Israël annonce qu’elle utilisera « tous les moyens à sa disposition » pour empêcher le déploiement de Starlink
Le miliardaire semble s’exposer à de nouvelles déconvenues en déployant ses satellites à Gaza. Le ministre des Communications, Shlomo Karhi a d’ores et déjà annoncé qu’« Israël utilisera tous les moyens à sa disposition pour lutter contre cela». « Le Hamas l’utilisera pour des activités terroristes . Peut-être que Musk serait prêt à conditionner cela à la libération de nos enfants, fils, filles et aînés kidnappés. »
Des interrogations demeurent également quant à la mise en œuvre pratique de cette initiative. Musk a notamment souligné l’absence de terminaux à Gaza actuellement connectés à Starlink. De plus, des défis logistiques, tels que l’autorité sur les liaisons terrestres à Gaza, restent à résoudre.