Gérald Darmanin lance une nouvelle offensive judiciaire contre les collectifs de soutien à la Palestine après avoir interdit les manifestations

Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a interdit jeudi les manifestations pro-palestiniennes invoquant de potentiels troubles à l’ordre public. Samedi, il a annoncé une nouvelle offensive judiciaire contre plusieurs associations et individus soupçonnés d' »apologie du terrorisme ». Au printemps 2022, le Conseil d’Etat avait mis en suspens la dissolution des Collectifs  Palestine Vaincra et Action Palestine. Mardi, il examinera un recours contre les interdictions de manifester.  

Gérald Darmanin a donné jeudi aux Préfets l’instruction d’interdire les manifestations pro-palestiniennes. Le ministère de l’Intérieur justifie cette interdiction en raison des tensions actuelles et du risque accru d’attentats. Ils considèrent que certains groupes soutenant ces manifestations peuvent avoir des liens idéologiques avec le Hamas et pourraient être enclins à glorifier ou excuser des actions terroristes.

L’organisation Amnesty International France a critiqué la décision, la considérant comme une grave atteinte au droit de manifester. Le Comité Action Palestine a également saisi le Conseil d’État pour contester cette instruction.

Darmanin a déclaré lors d’une conférence de presse qui s’est tenue samedi avoir sollicité la justice pour entamer des poursuites contre onze entités pour « apologie du terrorisme ». Les organisations spécifiquement mentionnées comprennent le Collectif Palestine Vaincra, le Parti des Indigènes de la République… et le Comité Action Palestine.

Le ministre de l’Intérieur a également signalé la mise en place de procédures visant à dissoudre certains groupes suspectés d’avoir des liens ou de financer le Hamas, dien que les noms des groupes n’aient pas été divulgués.

Ces mesures ont été annoncées peu après que Darmanin a révélé qu’une enquête pour « apologie du terrorisme » ciblait le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste). Il convient également de noter l’augmentation des appels à la dissolution ou à des procédures judiciaires émanant de la droite et de l’extrême droite contre d’autres organisations telles que l’UJFP ou du média indépendant Révolution Permanente. Le sénateur LR Stéphane Rudulier a par exemple lancé une pétition la semaine dernière exigeant la dissolution du NPA, de Révolution Permanente, du groupe antifasciste la Jeune Garde et même de La France Insoumise. Le Garde des Sceaux, Eric Dupont-Moretti, a quant à lui annoncé son intention de poursuivre tout discours « présentant comme légitime la résistance à Israël ».

Cette offensive intervient après que Palestine Vaincra et Action Palestine, aient fait l’objet de tentatives de dissolution au printemps 2022. Ces tentatives avaient été mises en suspens par le Conseil d’État. Il devra se prononcer demain sur le recours contre les consignes du ministre de l’intérieur, demandant aux préfets d’interdire toutes les « manifestations pro-palestiniennes ».

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