Politique forestière : L’appel des scientifiques, des ONGs et des experts de la filière forêt-bois, pour une approche basée sur les écosystèmes éxistants

La récente révélation par le gouvernement français des éléments préliminaires sur l’intégration des forêts dans la planification écologique a suscité une vive préoccupation. Un groupe éclectique de scientifiques, d’acteurs de la filière forêt-bois, de responsables associatifs et autres experts ont soulevé des inquiétudes quant à la direction actuelle de cette politique, dans une Tribune publiée ce mercredi dans le journal Le Monde

Face aux urgences climatiques et à la nécessité de préserver la biodiversité, nos forêts subissent déjà les effets du changement climatique. Pourtant, l’approche actuelle du gouvernement est jugée insuffisamment claire et potentiellement problématique par les signataires de la tribune. La tendance à privilégier l’augmentation massive de la récolte de bois pourrait notamment avoir des conséquences néfastes sur le puits de carbone forestier.

La nécessité de changement

Ce groupe d’experts affirme qu’il est essentiel d’éviter les pratiques non durables telles que les grandes coupes rases. Ces dernières ont été fortement critiquées pour leur impact sur les écosystèmes et les sols. En effet, un rapport remis au gouvernement il y a près d’un an a appelé à une réglementation plus stricte de cette pratique, mais ces recommandations sont restées sans suite. De plus, en 2022, près de 38% des plantations financées en partie par des plans de relance ont échoué.

Vers une approche pragmatique

Selon ces experts, une meilleure direction consisterait à tirer parti des écosystèmes forestiers existants, en renforçant leur résilience et en évitant les pratiques potentiellement nuisibles telles que le rasage suivi d’une replantation. La stratégie proposée privilégie l’observation, l’expérimentation et l’ajustement. Elle préconise des interventions plus douces et plus fréquentes pour améliorer les peuplements existants, tout en promouvant la biodiversité comme un atout essentiel pour la gestion forestière.

Un appel à l’action

Le gouvernement est exhorté à jouer son rôle de régulateur en évitant de financer des maladaptations. Au lieu de cela, il devrait encourager les pratiques sylvicoles favorables à la biodiversité, alignées sur les directives européennes. Les experts suggèrent également que la planification écologique incorpore des critères obligatoires de non-régression de la biodiversité et de préservation des sols.

Une gouvernance inclusive

Reconnaissant que les forêts sont un bien commun, l’article souligne la nécessité d’une gouvernance renforcée qui inclut une consultation et un dialogue avec toutes les parties prenantes. Cette approche participative vise à assurer que la politique forestière est au service de l’intérêt général et reflète un consensus social.

Parmi les signataires notables de cette tribune figurent des dirigeants d’organisations environnementales, tels que Véronique Andrieux, directrice générale du WWF France, Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) ou encore  Loïc Casset, délégué général de Sylv’Acctes, des forêts pour demain, mais aussi des chercheurs renommés et d’autres experts du domaine forestier.

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